Al-Charaa s’engage à former un gouvernement inclusif dans son premier discours aux Syriens
Al-Charaa de la Syrie annoncera dans les prochains jours la création d’un comité préparatoire pour la Conférence du dialogue national ainsi qu’un comité préparatoire chargé de sélectionner un parlement restreint.
Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Charaa, a promis jeudi d’annoncer un gouvernement inclusif représentant la diversité des Syriens, de publier une « déclaration constitutionnelle » pour la phase de transition et de créer un « comité préparatoire » pour la Conférence du dialogue national. Cette annonce intervient lors de son premier discours à la nation, un jour après sa nomination à la présidence intérimaire, et environ deux mois après la destitution du président Bachar al-Assad.
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Dans son allocution télévisée, Al-Charaa a exposé plusieurs mesures pour gérer la transition, notamment la formation d’un gouvernement qui reflète toutes les composantes de la société syrienne.
Il a déclaré : « Nous annoncerons dans les prochains jours le comité préparatoire pour la Conférence du dialogue national », dont la date n’a pas encore été fixée, ajoutant qu’il dévoilera également « un comité préparatoire chargé de sélectionner un parlement restreint » après la dissolution du Conseil du peuple.
Il a poursuivi : « Une fois ces étapes franchies, nous publierons la déclaration constitutionnelle qui servira de référence juridique pour la phase de transition. »
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Il a également promis de « rétablir la paix civile, poursuivre les criminels impliqués dans l’effusion de sang syrien et les auteurs de massacres et crimes », ainsi que de « préserver l’intégrité territoriale de la Syrie dans son ensemble et d’assurer sa souveraineté sous une autorité unifiée ».
De plus, Al-Charaa s’est engagé à améliorer la situation économique, lutter contre la corruption et le népotisme, et restaurer la prospérité et la puissance régionale du pays.
Son discours a été prononcé après sa rencontre avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, qui a souligné « l’urgence » de former un gouvernement inclusif en Syrie. Cette visite à Damas jeudi était la première d’un chef d’État depuis la destitution d’Assad il y a environ deux mois. Lors de cette réunion, les deux dirigeants ont également abordé la question de la reconstruction du pays.
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L’émir du Qatar a félicité Al-Charaa « pour la victoire de la révolution syrienne et son élection en tant que président de la phase de transition » lors d’une rencontre au Palais du peuple à Damas, selon un communiqué du palais royal qatari.
Il a en outre insisté sur « l’urgence de former un gouvernement représentant toutes les composantes du peuple syrien afin de renforcer la stabilité et de poursuivre les efforts de reconstruction, de développement et de prospérité ».
Parmi les décisions prises mercredi par les nouvelles autorités figurent la dissolution de toutes les factions armées, y compris Hayat Tahrir al-Cham, anciennement dirigée par Al-Charaa, ainsi que celle de l’armée et des services de sécurité du régime précédent. La Constitution a été suspendue, et le Conseil du peuple ainsi que le parti Baas, au pouvoir depuis des décennies, ont été dissous.
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Cependant, plusieurs forces internes et externes ont contesté certaines décisions d’Al-Charaa, notamment son accession à la présidence et la dissolution de certaines institutions étatiques, telles que l’armée et les forces de sécurité, sans consultation populaire.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par des puissances étrangères, surveillent de près les évolutions liées aux décisions de la nouvelle administration syrienne. Les Kurdes insistent notamment sur leurs conditions de participation politique, notamment l’intégration de leurs forces en tant qu’unité militaire au sein de la nouvelle armée, une demande qui a été rejetée.
Par ailleurs, certaines communautés syriennes à l’étranger, notamment en Allemagne, ont organisé des manifestations pour exprimer leur opposition à la prise de pouvoir par des islamistes.
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Les puissances internationales, notamment l’Union européenne et les États-Unis, suivent de près l’évolution politique en Syrie, conditionnant une levée totale des sanctions à l’inclusion des minorités dans la gouvernance du pays.
En plus des réformes politiques promises par les nouvelles autorités, le gouvernement intérimaire espère obtenir le soutien des pays du Golfe pour la reconstruction de la Syrie, dont l’économie et les infrastructures ont été dévastées par plus de 13 années de conflit.