Politique

Un journaliste raconte son expérience avec les Frères musulmans : leurs méthodes et leurs contradictions


Le journaliste égyptien Ahmed Ramzi a partagé son expérience avec les Frères musulmans, révélant leurs méthodes et les contradictions qu’il a observées. Ramzi explique que ses débuts avec le mouvement ont commencé à un jeune âge, lorsqu’il était en deuxième année de collège et qu’il avait rejoint l’Association des jeunes musulmans dans le cadre des scouts.

Il a précisé, lors de son intervention dans l’émission « Mourajaat » diffusée sur la chaîne (Al-Arabiya), que les activités pratiquées par ces associations n’étaient pas simplement des activités scoutes traditionnelles, mais portaient également un message de prédication clair. Il déclare : « Ils consacraient une partie du temps à des séances religieuses et à des discours courts après les activités scoutes. Au début, je n’y prêtais pas beaucoup d’attention, mais avec le temps, j’ai remarqué que ces séances propageaient certaines idées dont je ne connaissais pas la source. »

Ramzi a également mentionné l’impact considérable de la victimisation promue par les Frères musulmans, disant : « J’étais convaincu qu’ils étaient opprimés et qu’ils défendaient une cause juste, » ajoutant que « ce sentiment de sympathie m’a poussé à m’investir davantage dans leurs activités et leurs idées. »

Lorsqu’il a rejoint l’université, Ramzi a découvert avec surprise que son nom était déjà inscrit auprès du groupe, et les activités des Frères musulmans prenaient alors un caractère plus organisé et strict, incluant non seulement la prédication religieuse mais aussi des activités sportives et des entraînements.

Il raconte : « Nous participions aux rassemblements matinaux et nous nous entraînions à la condition physique. Ils organisaient des camps d’entraînement dans des endroits comme Madinat Nasr, où nous faisions des activités sportives et suivions des leçons religieuses. Nous faisions la prière de l’aube en groupe et écoutions des sermons religieux après la prière. »

Ramzi a également évoqué des incidents qui l’ont conduit à reconsidérer son appartenance aux Frères musulmans, notamment un épisode où un téléphone portable avait été volé lors d’un rassemblement dans un appartement appartenant au groupe. « Un des membres a perdu son téléphone et a accusé les autres de vol. J’ai essayé de leur expliquer qu’il pourrait y avoir quelqu’un au sein du groupe qui serait responsable du vol, mais ils ont totalement rejeté cette idée et ont prétendu qu’un djinn avait volé le téléphone pour semer la discorde entre nous. Cet incident m’a fait comprendre qu’il y avait un grand déséquilibre dans la pensée et la logique au sein du mouvement. »

Il a également remarqué que de nombreux leaders se comportaient de manière contraire aux principes qu’ils prônaient, menant une vie de luxe tout en prêchant la pauvreté et l’ascétisme. Ce paradoxe a intensifié ses doutes et l’a amené à sérieusement envisager de s’éloigner du groupe.

Après avoir quitté les Frères musulmans, Ramzi a dû faire face à de nombreux défis personnels. Il a déclaré : « Ce n’était pas facile. J’étais entouré de personnes qui se considéraient comme des amis et des frères, mais dès que j’ai annoncé que je quittais le mouvement, beaucoup d’entre eux ont changé d’attitude. »

Il poursuit : « La pensée critique m’a permis de comprendre beaucoup de choses qui m’échappaient auparavant. Je suis devenu plus ouvert aux idées différentes et plus capable de distinguer entre les faits et les mensonges. »

Ramzi a ajouté : « J’ai appris que la religion n’est pas seulement un ensemble de rituels ou de slogans, mais qu’elle représente une relation individuelle entre l’homme et son Dieu. La foi doit venir d’une conviction intérieure, et non être le résultat de pressions sociales ou idéologiques. »

Après s’être séparé du mouvement, Ramzi a décidé de se concentrer sur sa carrière dans le journalisme. « J’ai décidé de commencer une nouvelle vie et de me concentrer sur mon avenir professionnel. Je me suis inscrit à la faculté de langue arabe et j’ai commencé à travailler dans le journalisme. Cette période était pleine de défis, mais j’étais déterminé à réussir et à réaliser mes rêves. »

Bien que son expérience avec les Frères musulmans ait eu un impact profond sur son approche du journalisme, elle lui a également donné « une perspective plus critique sur tout ce que je lisais et écrivais. » Ramzi a expliqué : « Je traitais chaque information avec prudence et je m’assurais de la vérifier de manière approfondie. Cette expérience m’a appris l’importance de l’objectivité et de la neutralité dans le travail journalistique. »

Il conclut en disant : « Aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai accompli. Mon expérience avec les Frères musulmans a été une grande leçon, mais j’ai beaucoup appris, et je suis devenu plus fort et plus conscient. Je sens que j’ai contribué à sensibiliser les gens et à révéler la vérité, ce qui est l’objectif ultime de tout journaliste. » Et d’ajouter : « Malgré toutes les difficultés, je n’ai jamais regretté ma décision de quitter le mouvement et de travailler à dévoiler sa réalité. »

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