Santé

Maladie de Parkinson : dopamine, un nouveau traitement ?


Décryptage avec David Devos, neurologue au CHU de Lille, professeur de pharmacologie médicale et co-fondateur de la start-up InBrain pharma.

Comment avez-vous eu l’idée d’​injecter ​ dopamine dans le cerveau des patients ?

La maladie de Parkinson est caractérisée par un manque de ce neurotransmetteur. Aujourd’hui, le traitement consiste à prendre la lévodopa, précurseur de la dopamine, plusieurs fois par jour par voie orale. Mais, après quelques années, nous observons au cours de la journée les effets d’une surdose, provoquant des mouvements involontaires, et d’une sous-dose avec le retour de symptômes tels que la raideur. D’où l’idée de ​​une pompe qui délivrerait de la dopamine en continu dans le cerveau, comme une pompe à insuline pour les diabétiques.

Comment ça marche ?

La dopamine s’oxyde au contact de l’air. Il était donc nécessaire de développer une forme anaérobie. Une pompe de 20 millilitres remplie de cette solution est placée dans l’estomac du patient et reliée à un cathéter qui remonte jusqu’au cuir chevelu et libère la dopamine goutte à goutte. Ce traitement est destiné aux personnes de moins de 70 ans, pour lesquelles la lévodopa ne fonctionne plus. Aujourd’hui, on leur propose des pompes externes délivrant différentes molécules ou stimulation électrique profonde, ce qui nécessite d’installer deux électrodes près du tronc cérébral.

Quels sont les résultats ?

Notre pompe est beaucoup moins invasive que la stimulation profonde, et plus pratique que les pompes existantes. Chez les quatre patients participant à l’essai, les effets de surdose et les mouvements involontaires ont presque disparu, ainsi que les périodes de raideur. Ils bougent mieux, communiquent mieux… Nous avons encore besoin de financement, mais l’objectif est d’inclure une centaine de patients dans ces tests en 2024-2025.

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