Efforts pour réparer la fracture au sein du mouvement islamique… Les Frères Musulmans du Soudan sur un terrain brûlant
Les récents mouvements du Parti du Congrès National dissous au Soudan (le mouvement islamique) ont révélé un conflit entre deux courants au sein du mouvement des Frères Musulmans, qui a dirigé le pays pendant près de 30 ans avant d’être renversé par une révolution populaire en décembre 2018.
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L’annonce de l’élection d’Ahmed Haroun, recherché par la Cour pénale internationale, à la tête du Parti du Congrès National, lors du congrès organisé à Atbara, dans l’État du Nil, au nord du pays, les 13 et 14 novembre, a eu lieu dans une totale discrétion et sous des mesures de sécurité strictes. Elle n’a pas manqué de provoquer des objections et des remarques de la part du second courant du parti, dirigé par Ibrahim Mahmoud Hamid et Nafie Ali Nafie, qui a établi ses activités politiques à Port-Soudan depuis deux mois.
Selon le site (Ayn), une source proche des délibérations du Congrès consultatif a indiqué que le dirigeant et ancien ministre des Affaires étrangères des Frères Musulmans, Ibrahim Ghandour, mène des efforts pour éviter une scission entre les deux courants en conflit, dirigés par Ali Kerti et Haroun d’une part, et Nafie Ali Nafie et Ibrahim Mahmoud Hamid d’autre part.
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La source a précisé : « Le courant dirigé par Nafie estime qu’Ibrahim Mahmoud Hamid est le plus apte à être élu, car Haroun a des échecs personnels, et il n’a pas agi pour empêcher la destitution de al-Bashir lorsqu’il a participé à une réunion avec le leader du Parti de l’Umma, le défunt Sadiq al-Mahdi, qui était à la tête de l’opposition civile à l’époque, lorsque ce dernier a rencontré Salah Abdullah, connu sous le nom de Qush, directeur des services de renseignement, quelques heures avant la destitution d’al-Bashir.«
La source a ajouté que « les mesures de sécurité autour d’Ahmed Haroun ont été renforcées ces derniers jours pour éviter toute tentative de l’attaquer ou de l’assassiner, après la propagation d’informations selon lesquelles une tentative d’assassinat avait eu lieu après les délibérations du Congrès consultatif à Atbara, capitale de l’État du Nil. »
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Ces développements politiques au sein du Parti du Congrès National « dissous », notamment le courant Kerti-Haroun, ont conduit à des frappes sur la ville d’Atbara par une série de drones, du 19 au 24 novembre. Selon la source, « ces développements sécuritaires sont liés aux réunions du Parti du Congrès National dans cette ville, qui a été choisie par le courant Haroun-Kerti pour ses activités politiques et ses coordinations avec les forces de sécurité et militaires. »
Le politologue Mohamed Makin estime que le courant d’Ahmed Haroun et de Kerti est celui qui possède « la voix forte » au sein du parti « dissous » pour plusieurs raisons, la principale étant que ce courant est proche de l’armée, bénéficie du soutien de l’ex-président Omar al-Bashir, et a la capacité de mobiliser rapidement les jeunes pour les envoyer sur les champs de bataille, ceux qui sont loyalistes des islamistes.
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Il a ajouté : « Cependant, il ne faut pas considérer que la proximité entre l’armée et le courant Kerti soit durable, car la situation au sein du camp militaire change selon l’évolution de la guerre, et chaque courant tente de se présenter comme étant celui qui est le plus apte à se rapprocher de l’armée. »
Le politologue a également suggéré que le conflit interne au sein du Parti du Congrès National « dissous » pourrait avoir un impact sur les services de sécurité et militaires, créant des divisions au sein du renseignement général et de l’intelligence militaire.
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Il a continué : « Le courant Haroun-Kerti exerce la plus grande influence au sein des services de sécurité et militaires, et il est évident qu’Haroun a une relation avec le vice-commandant de l’armée et membre du Conseil de souveraineté, Shams al-Din al-Kabashi. Par conséquent, le danger de ce conflit réside dans le fait qu’il pourrait se répercuter sur les services de sécurité. »
Il a ajouté : « Le Parti du Congrès National fait actuellement pression sur le commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, pour permettre à l’ex-président Omar al-Bashir de quitter sa prison secrète à Meroe, au nord du pays, et de se rendre dans un pays arabe sous prétexte de traitement médical, pour y résider de manière permanente. »
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Le politologue Mussab Abdullah a affirmé que « le courant Haroun-Kerti est le plus proche de s’allier à l’armée, car les deux hommes ont des liens dans la mobilisation des combattants au sein des brigades alliées avec l’armée durant la guerre contre les Forces de soutien rapide. »
Il a ajouté : « On sait qu’Ahmed Haroun a formé les forces de réserve centrale accusées de violations des droits des civils dans la région du Darfour, ce qui l’a conduit à être recherché par la Cour pénale internationale, et il a aussi participé à la dispersion du sit-in devant le quartier général en avril 2019, en envoyant les brigades de sécurité depuis le Nord du Kordofan. Il fait donc toujours des promesses aux chefs de l’armée de préparer des brigades militaires alliées aux forces armées. »
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Mussab Abdullah estime que le courant dirigé par Ibrahim Mahmoud Hamid et Nafie Ali Nafie n’est pas proche de l’armée, mais pas complètement éloigné non plus. Toutefois, ce courant mène « une politique plus rationnelle », contrairement au courant Kerti-Haroun qui est dominé par un radicalisme dans les relations avec les forces politiques.
Il a conclu : « Le Parti du Congrès National ‘dissous’ a perdu sa valeur politique après avoir été renversé par la révolution de décembre, et ce qu’il fait ces dernières années, que ce soit pendant la période de transition ou durant la guerre actuelle, est simplement une tentative de séduire les dirigeants militaires et de mettre en place des brigades militaires pour s’allier aux forces armées. »