Grand Maghreb

Les Frères musulmans de Tunis anticipent les jugements de complot contre le pays et lancent une nouvelle manœuvre… Quelle est-elle ?


Dans une nouvelle manœuvre des Frères musulmans, les dirigeants du Front de Salut, détenus depuis février 2023 dans une affaire de complot contre la sécurité nationale et de planification de renversement du régime, ont entamé une grève de la faim pour demander leur libération, affirmant qu’ils sont des « prisonniers d’opinion ».

Le leader du Front de Salut islamique et professeur de droit constitutionnel, Jawhar Ben Mbarek, a entamé une grève de la faim vendredi, rejoint aujourd’hui par le membre du Front de Salut, Issam Chebbi.

Il s’agit de la quatrième fois que les dirigeants du Front entrent en grève de la faim depuis leur incarcération, dans des tentatives de faire sortir la crise dans la rue, en particulier avec la clôture des enquêtes dans l’affaire de complot et l’approche du jugement dans cette affaire, passible de la peine de mort.

Le commentateur politique tunisien Omar Al-Yefrani estime que la conclusion des enquêtes et l’approche du jugement dans cette affaire ont poussé Ben Mbarek et Chebbi à entamer une grève de la faim, et que d’autres prisonniers politiques, au nombre de six, les rejoindront.

Il a affirmé que « les enquêtes ont prouvé l’implication de ces politiciens dans une affaire de complot contre la sécurité de l’État, avec des preuves et des témoignages », précisant qu’ils « ne sont pas des prisonniers d’opinion comme ils le prétendent, mais leur objectif était de se débarrasser du président avec l’aide de mains internes au palais de Carthage, comme l’ont montré les enquêtes ».

Il a souligné que « ces deux dirigeants, en particulier, étaient opposés au régime des Frères musulmans, mais du jour au lendemain, ils sont devenus membres du Front de Salut et dans le camp des Frères musulmans, planifiant le renversement du régime ».

Il a ajouté que « les Frères musulmans ont lancé leurs manœuvres, espérant un dernier refuge qui les sauverait de la responsabilité, après que tous leurs espoirs ont été anéantis et que le prononcé du jugement approche », précisant que « l’entrée en grève de Ben Mbarek et Issam Chebbi vise à créer une crise en Tunisie, cette grève touchera tous les prisonniers dans l’affaire du complot contre la sécurité de l’État ».

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a affirmé que certains politiciens qui prétendaient auparavant s’opposer aux Frères musulmans sont désormais alliés avec eux, déclarant : « Ils se précipitaient comme si l’État était un butin à partager… Ils échangeaient des accusations dans un spectacle ridicule et se lançaient des insultes partout, qualifiant tel individu de meurtrier, et maintenant ils se retrouvent ensemble dans une grève de la faim ».

Jawhar Ben Mbarek est l’un des dirigeants du Front de Salut qui a tenu le mouvement Ennahdha responsable, en 2013, de l’assassinat du politicien tunisien Chokri Belaid, affirmant à l’époque : « Le mouvement Ennahdha a perdu moralement et politiquement aux yeux des Tunisiens depuis l’assassinat du regretté Chokri Belaid », ajoutant : « Ennahdha est tombée en Tunisie avant que les Frères musulmans ne tombent en Égypte ». Il a ajouté : « Le scénario de la chute des Frères musulmans en Égypte par une révolution populaire n’est pas loin de la Tunisie actuelle ».

Quant à Issam Chebbi, qui a occupé un poste parlementaire au sein de l’Assemblée constituante lors d’une session parlementaire, il a affirmé en mai 2013 que le terrorisme n’a pas commencé avec l’explosion de mines et d’engins explosifs dans le mont Chaambi, mais son origine remonte à l’accueil du parti au pouvoir, Ennahdha, aux prédicateurs du takfir et à l’incitation à la violence. »

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