Politique

La Turquie n’est pas encore prête à faire ses adieux aux Frères Musulmans


Bien que la Turquie se soit montrée prête à revoir ses relations avec l’Égypte et les États du Golfe, les relations d’Ankara avec le groupe terroriste des Frères musulmans restent un point épineux sur presque toutes les relations bilatérales du Moyen-Orient, d’autant plus que, comme l’a confirmé le journal en ligne Monitor, les relations de la Turquie avec le groupe terroriste sont bien plus complexes que ne l’entend l’œil nu.

Selon Monitor : Le Président turc Recep Tayyip Erdoğan a toujours dit qu’il voulait une réconciliation avec les États du Golfe et avec l’Égypte. Le 7 Décembre, Erdoğan réitéra que de meilleures relations seraient bénéfiques à la paix régionale.

Pourtant, tous ces pays souhaitent qu’Ankara cesse de financer le groupe terroriste des Frères Musulmans, un mouvement international qui comprend différents groupes et entités politiques sous son large assise, et qui a été désigné comme une organisation terroriste en Égypte, au Bahreïn, en Arabie saoudite, en Russie, aux EAU et en Syrie; la Turquie devient le siège des Frères exilés après la vague du printemps arabe.

Aujourd’hui, alors que la Turquie veut rebâtir des liens dans la région, son soutien aux Frères musulmans terroristes reste une question essentielle.

Le Monitor note que depuis 2013, le Qatar et la Turquie sont devenus les principaux soutiens du groupe terroriste des Frères musulmans. Contrairement au Qatar, qui les a soutenus financièrement, les relations d’Ankara avec le groupe semblent complexes et multiples. Israël aurait demandé à la Turquie de fermer les bureaux du Hamas à Istanbul.

Selon ce journal, un haut fonctionnaire, à condition que son identité ne soit pas révélée à Ankara, a déclaré : « Ce n’est même pas une option négociable pour nous ».

En Turquie, le groupe terroriste bénéficie d’un soutien local et d’une croissance organique; le pragmatisme d’Erdoğan est bien connu, mais son soutien pour les causes des Frères musulmans n’a pas faibli au cours des deux dernières décennies.

Au Moyen-Orient, où Ankara veut briser son isolement, les options de politique étrangère de la Turquie se raréfient. Ce besoin a contraint Erdoğan à parler plus à l’unisson des différents rivaux du Moyen-Orient.

Même si Ankara avait la volonté politique de mettre fin à son soutien, qu’arriverait-il aux Frères Musulmans chez eux?

Le responsable turc répond : « Si nous fermons les bureaux du Hamas et que nous expulsons des membres des Frères musulmans, quelle sera la prochaine exigence, la fermeture et la poursuite de leurs organisations? »

L’AKP a permis à de nombreuses organisations islamistes d’agir librement, comblant ainsi des lacunes dans l’éducation et l’assistance économique et sociale, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, de l’organisation IHH, par exemple.

Le 29 Novembre, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu tweete son soutien à la Palestine. Néanmoins, le soutien de la Turquie aux Palestiniens n’est ni inconditionnel, ni inconditionnel pour tous les Palestiniens. Depuis 2019, la Turquie a accordé une récompense de 700 000 $ à Mohammed Dahlan, un ancien commandant du Fatah qui avait fui aux EAU. Dahlan est considéré comme l’adversaire du Hamas à Gaza. Compte tenu des luttes économiques et régionales de la Turquie, il serait irréaliste d’espérer une augmentation du soutien au Hamas, mais Ankara n’est pas encore prête à faire ses adieux au Hamas.

Les récentes réunions d’Erdoğan avec le Cheikh Mohammed ben Zayed ben Sultan Al Nahyane, prince héritier des EAU, suggèrent que la Turquie est prête à réaligner sa politique dans la région. Cependant, un diplomate turc de haut rang, s’exprimant à la condition de ne pas être identifié, a affirmé que les bonnes relations de la Turquie avec n’importe quel pays du Moyen-Orient sont une sorte de château de sable sur la plage. Il ajoute que « la dépendance du Qatar à l’égard de la Turquie s’estompe rapidement à mesure qu’il retourne dans les rangs des pays du CCG ». Maintenant, les gens doivent se rendre compte que tout ce qui reste de la Turquie est MB, donc, j’attends une intégration plus forte, peut-être moins audible, mais MB est certainement le meilleur outil et l’allié de la Turquie maintenant ».

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