La « COP28 » réalise sa première étape avec l’approbation des délégations pour le Fonds des pertes
La percée précoce dans la création du Fonds des pertes et dommages, réclamé depuis des années par les pays pauvres, ouvre la voie à d'autres accords qui seront conclus lors du sommet
La Conférence des Nations unies sur le changement climatique, « COP28« , a réalisé une première victoire jeudi avec l’approbation des délégations pour la création d’un nouveau fonds visant à aider les pays pauvres à faire face aux catastrophes climatiques coûteuses.
Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis et président de « COP28« , a déclaré que la décision envoie un « signal positif au monde et à notre travail ici à Dubaï ». Les délégations ont ouvert la porte aux gouvernements pour annoncer de nouvelles contributions lors de la création du fonds le premier jour de la conférence de deux semaines.
Plusieurs pays ont déjà annoncé des contributions, notamment 100 millions de dollars des Émirats arabes unis, qui accueillent la conférence, et au moins 51 millions de dollars du Royaume-Uni, 17,5 millions de dollars des États-Unis et 10 millions de dollars du Japon. L’Union européenne a promis 245,39 millions de dollars, dont 100 millions de dollars de l’Allemagne.
La percée précoce dans la création du Fonds des pertes et dommages, réclamé depuis des années par les pays pauvres, prépare le terrain pour d’autres accords qui seront conclus lors du sommet.
Parmi les autres tâches clés lors du sommet, il incombe aux pays d’évaluer les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs climatiques mondiaux, notamment l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement mondial à moins de deux degrés Celsius.
Jennifer Morgan, la représentante spéciale allemande pour le climat, a déclaré que l’adoption du fonds « nous permet désormais de nous concentrer sur l’élimination progressive des combustibles fossiles et la promotion des énergies renouvelables ».
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Cependant, certains groupes ont exprimé leur prudence et ont souligné des problèmes non résolus, notamment la manière de financer le fonds à l’avenir.
Harjeet Singh, chef de la stratégie politique mondiale au sein du réseau Action climatique international, a déclaré: « L’absence de spécification du cycle de financement soulève des questions sérieuses quant à la durabilité du fonds à long terme. »
Adnan Amin, le PDG de la conférence, a déclaré à Reuters plus tôt ce mois-ci que l’objectif est de sécuriser plusieurs centaines de millions de dollars pour le Fonds des pertes et dommages lors du sommet.
Al Jaber a ouvert le sommet plus tôt jeudi, exhortant les pays et les compagnies de combustibles fossiles à travailler ensemble pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
Les gouvernements se préparent à des négociations marathon sur la question de savoir s’il convient, pour la première fois, de convenir du retrait progressif du monde de l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz, qui émettent du dioxyde de carbone, la principale source d’émissions de gaz à effet de serre.
Al Jaber, également PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi (ADNOC), a adopté un ton conciliant après des mois de critiques pour sa nomination à la présidence de la COP28. Dans son discours d’ouverture, il a reconnu qu’il y a « de fortes opinions concernant l’inclusion de termes relatifs aux combustibles fossiles et aux sources d’énergie renouvelable dans le texte de négociation… Je vous exhorte à travailler ensemble. »
Il a ajouté : « Il est essentiel de ne laisser aucune question en suspens. Et oui, comme je l’ai dit, nous devons explorer des moyens d’assurer l’inclusion du rôle des combustibles fossiles. »
Il a souligné la décision de son pays de « traiter de manière proactive » avec les compagnies de combustibles fossiles, notant que de nombreuses compagnies pétrolières nationales ont adopté des objectifs visant à atteindre zéro émission nette d’ici 2050.
Al Jaber a déclaré : « Reconnaissant qu’ils se sont engagés à rejoindre ce voyage qui a changé les règles du jeu… mais je dois dire que ce n’est pas suffisant, et je sais qu’ils peuvent faire plus. »
