Santé

L’exposition à la moisissure peut-elle causer la maladie de Parkinson ?


Une famille du Colorado cherche à établir un précédent juridique important en reliant l’exposition à la moisissure dans leur appartement loué au développement de la maladie de Parkinson chez le père de famille, selon un rapport publié par Medical Xpress.

Le procès, dont l’ouverture est prévue le 24 février, vise à prouver que l’exposition à la moisissure dans l’immeuble résidentiel a contribué au diagnostic de la maladie de Parkinson chez Steve Locke, qui vivait dans l’appartement avec son épouse, Linda Kells, et leur jeune fils.

Ancien athlète, Locke a été diagnostiqué avec la maladie de Parkinson en 2015, six mois après l’installation de la famille dans l’appartement.

Selon la plainte déposée en 2022, la santé de Locke s’est rapidement détériorée après l’emménagement, avec l’apparition de tremblements et de troubles de la marche. Bien que les tests génétiques se soient révélés négatifs pour les marqueurs de la maladie de Parkinson, son diagnostic a soulevé des doutes sur l’influence de facteurs environnementaux.

De plus, leur fils, alors âgé de cinq ans, a développé des spasmes moteurs et verbaux qui ont finalement été diagnostiqués comme de l’asthme, tandis que Kells a souffert de pertes de mémoire et d’une sensibilité aux produits chimiques, selon la plainte.

La famille n’a pris conscience de l’origine possible de ces problèmes de santé qu’après la découverte, par des entrepreneurs effectuant des réparations à la suite d’un dégât des eaux, d’une prolifération importante de moisissure dans l’appartement.

L’avocat de la famille, Alan Bell, a soutenu que cette affaire pourrait établir un précédent juridique, affirmant que les analyses médicales, cérébrales et urinaires ont fourni des preuves claires du rôle de l’exposition à la moisissure dans l’état de Locke. Il a déclaré : « C’est la première affaire dans l’histoire des États-Unis où nous pouvons prouver que la maladie de Parkinson a été causée par cette exposition à la moisissure. »

La plainte vise les deux sociétés de gestion immobilière responsables de l’immeuble, les accusant de négligence pour ne pas avoir traité des fuites d’eau connues, entraînant ainsi une contamination par la moisissure. Bell a critiqué ces entreprises pour avoir privilégié la réduction des coûts au détriment de la sécurité des locataires, les accusant de « mettre les profits avant la sécurité des gens. »

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est un trouble neurologique progressif qui entraîne des tremblements, des troubles du mouvement et des problèmes d’équilibre. Bien que les causes exactes de la maladie restent débattues, les scientifiques ont établi un lien entre des facteurs environnementaux, y compris les toxines, et son apparition. Des recherches récentes explorent également le rôle potentiel de la moisissure et des mycotoxines dans le déclenchement de symptômes similaires à ceux de la maladie de Parkinson.

D’anciens employés d’entretien de l’immeuble ont témoigné que le bâtiment souffrait de fuites persistantes qui n’avaient jamais été complètement réparées. Des tests indépendants menés par la famille ont confirmé la présence de moisissures toxiques dans l’appartement. De plus, des analyses ont révélé des traces de moisissure dans l’urine de Locke, renforçant l’hypothèse d’une exposition prolongée à ces champignons.

Joan Bennett, professeure de botanique et de pathologie à l’Université Rutgers, étudie l’impact des toxines fongiques sur la santé humaine. Ses recherches sur l’exposition aux moisissures chez les mouches suggèrent que certaines substances pourraient affecter les gènes impliqués dans la production de dopamine, un facteur clé de la maladie de Parkinson. Cependant, les études sur les mammifères restent limitées.

Alan Bell, qui a lui-même souffert d’une maladie liée à l’environnement dans les années 1980, insiste sur la responsabilité légale des propriétaires en matière de sécurité des logements. « Un propriétaire est tenu de fournir un environnement sûr à ses locataires. Lorsqu’il sait, ou devrait savoir, que le logement est dangereux, il doit le rendre sûr… Mais ils ne l’ont pas fait. Ils se sont contentés de masquer le problème de manière superficielle et insuffisante. »

Le verdict de ce procès pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine du droit de la santé environnementale et contribuer à une meilleure compréhension scientifique du rôle potentiel de la moisissure dans le développement de la maladie de Parkinson, influençant ainsi la recherche et les réglementations à venir.

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