Grand Maghreb

Tunisie – Ghannouchi, menacé de prison pour ‘Déportation des Terroristes’


Aujourd’hui, jeudi, le pouvoir judiciaire tunisien examine la décision de maintenir Rached Ghannouchi, Président du mouvement Ennahdha et de son groupe en liberté, dans l’affaire de déportation de terroristes en Syrie et dans les foyers de tension.

La justice tunisienne a indiqué que le juge d’instruction dans l’affaire de l’infiltration de terroristes par des foyers de tension avait décidé de retenir 39 personnes, dont Rached Ghannouchi, chef des Frères de Tunisie et son adjoint, Ali Larayedh, dans le cadre de l’enquête en cas de libération.

Elle a ajouté que le ministère public avait fait appel de toutes les décisions de maintien en liberté prises par le juge d’instruction dans l’affaire de déportation de terroristes en Syrie et dans les foyers de tension, en faisant observer que la chambre d’accusation de l’audience de jeudi pouvait annuler les décisions antérieures et délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre de l’accusé qu’elle jugeait être un accusé.

La semaine dernière, le juge d’instruction de l’Arche judiciaire de la lutte contre le terrorisme a reporté l’audition de Rached Ghannouchi au 28 novembre, et celle de Larayedh au 19 décembre, tandis que les frères Habib El Loz et Mohamed Frikha seraient maintenus en liberté, en attendant d’être entendus.

Les observateurs de la scène politique tunisienne considèrent de déportation de terroristes en Syrie et dans les foyers de tension est en soi une étape importante dans la révélation des crimes des Frères musulmans ces dix dernières années.

Hassan Tamimi, analyste, et activiste politique tunisien, a déclaré que « l’attente et le report sont compréhensibles, étant donné l’ampleur du dossier, car celui-ci est trop volumineux et l’enquêteur doit enquêter sur les détails du dossier, qui prend beaucoup de temps ».

Al-Tamimi ajoute que « Ghannouchi et son entourage ne seront pas tenus pour responsables des années de terrorisme qu’ils ont commises contre la jeunesse tunisienne ».

Il a expliqué que 126 membres des Frères faisaient l’objet d’une enquête dans cette affaire grave, qui pouvait donner lieu à des accusations plus graves, allant jusqu’à la peine de mort, pour tous ceux qui avaient été impliqués dans ce dossier, qui avait fait des milliers de victimes tunisiennes, et qui avaient été envoyés en Syrie et en Iraq sous les prétendues accusations de « jihad ».

Des sources officielles et des services de sécurité ont estimé ces dernières années qu’au cours de la dernière décennie, près de 6 000 Tunisiens se sont rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre des groupes terroristes, dont l’EI.

Jeudi dernier, la justice tunisienne a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Fathi El Baladi, chargé de mission auprès du Cabinet du Ministre de l’Intérieur et responsable de l’Agence secrète des Frères au Ministère, de Muhsen Zouari, ancien directeur général des services compétents (Renseignement) au Ministère de l’Intérieur, et de Saif al-Din Raïs, porte-parole d’Ansar al-Sharia, interdit, considéré comme une organisation terroriste.

À la fin de l’année 2021, Fatima El Massadi, ancienne députée et membre de la Commission parlementaire chargée d’enquêter sur les réseaux impliqués dans le recrutement et l’utilisation de jeunes dans des foyers de tension, lance la procédure d’ambassadeur auprès de la justice tunisienne.

À la fin de 2016, la Tunisie a mis en place une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les réseaux impliqués dans le recrutement et l’utilisation de jeunes dans les foyers de tension dans le monde, afin de participer aux combats en tant qu’organisations terroristes.

Ghannouchi, 81 ans, a été convoqué le 19 juillet pour enquêter sur une affaire de blanchiment d’argent et de corruption, tandis que le parti Ennahdha a nié les accusations portées contre son chef.

Le 27 juin dernier, les juges tunisiens ont rendu une ordonnance interdisant les déplacements de Ghannouchi, dans le cadre d’une enquête sur les assassinats politiques de 2013.

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