Moyen-Orient

Pour satisfaire les Frères musulmans… Le gouverneur de Taiz mène une vague de nominations illégales pour renforcer la mainmise du groupe


À l’instar des Houthis, les Frères musulmans de Taiz, au Yémen, ont franchi toutes les lignes rouges en exerçant un contrôle sur des nominations illégales. Des sources et des documents officiels ont révélé que le gouverneur de Taiz a émis des dizaines de nominations contraires à la loi ces dernières semaines, suscitant l’opposition du gouvernement.

Le site « Al-Amanah » a publié un document officiel montrant l’objection du ministre de l’Administration locale, Hussein Al-Aghbari, à une décision du gouverneur de Taiz de nommer un nouveau directeur général pour le district de Samee, il y a environ une semaine.

Dans une lettre adressée au gouverneur, le ministre a expliqué que cette nomination était contraire à la loi et avait provoqué des protestations ainsi qu’un communiqué de personnalités sociales du district contestant cette décision, le district étant situé sur la ligne de front.

Le ministre a affirmé qu’il n’y avait aucune justification pour un changement à ce moment-là, étant donné que le précédent directeur avait été reconnu pour son excellent travail et ses services dans le district. Il a demandé au gouverneur de respecter la loi sur l’administration locale et de maintenir le directeur précédent, Ahmed Hazaa Al-Sanwi, à son poste dans le district de Samee.

Le site yéménite a également mentionné une lettre du gouverneur Nabil Shamsan au président du Conseil présidentiel, Rashad Mohammed Al-Alimi, demandant l’attribution de deux voitures pour le nouveau directeur nommé du district de Samee, Abdulrahman Mohammed Mujahid Ghaleb, et le secrétaire général du conseil local du district, Farouk Hizam Mohammed Abdulmalik.

Le gouverneur a justifié sa demande en invoquant « la particularité du district de Samee, son terrain accidenté et la nature des rôles et des tâches assignées aux dirigeants locaux… ainsi que pour visiter les lignes de front dans les zones de confrontation avec les milices houthies rebelles ».

Des sources ont également révélé que le gouverneur de Taiz a émis des dizaines de nominations en seulement deux mois, notamment des directeurs généraux pour les districts de Hayfan, du Bureau de l’Agriculture et de l’Irrigation, du Bureau du Commerce et de l’Industrie, de la branche de l’Autorité générale pour le soin des familles des martyrs et des révolutionnaires, et de la direction des relations publiques au Bureau de l’Information de la province.

Le gouverneur a également nommé des conseillers pour les affaires culturelles et tribales et a créé un nouveau poste de directeur général du Bureau des affaires du siège dans la province.

Les sources ont confirmé que la plupart de ces décisions ont été prises par le gouverneur malgré les directives du Premier ministre demandant aux ministres et aux gouverneurs de revoir les nominations précédentes et de suspendre toute nouvelle nomination conformément aux instructions du Conseil présidentiel.

Selon les sources, ces nominations arbitraires ne visent pas à corriger la situation administrative, mais à satisfaire les Frères musulmans et à continuer de placer leurs partisans dans des positions de pouvoir, bien que ces individus manquent de compétence et ne remplissent pas les conditions légales requises pour ces postes.

Ces nominations arbitraires par le gouverneur de Taiz n’ont pour seul objectif que de préserver son poste et de rester en fonction le plus longtemps possible, sans se soucier des dommages administratifs qu’il cause et qui pèsent lourdement sur l’administration publique de la province, ce qui rendra leur rectification difficile à court terme.

Malgré les objections des autorités compétentes, le gouverneur continue d’émettre des décisions arbitraires, comme en témoigne sa récente nomination d’un directeur général pour le district de Samee, contestée par le ministre de l’Administration locale.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page