L’Irak… le Parlement refuse la démission d’Al-Halbousi et s’oppose aux projets iraniens
Dans une démarche qui ruinerait les plans de l’Iran et de ses agents en Irak, le Conseil des représentants irakien a voté à une large majorité, en toute confiance, contre sa démission. Le vote s’est déroulé dans le cadre de manifestations sur la place de Tahrir à Bagdad, rejetant la session parlementaire que les opposants politiques pro-iraniens ont qualifiée d’ « anticonstitutionnelle ». Les observateurs estiment qu’un regain de confiance à Al-Halbousi mettrait fin aux projets de l’Iran, ce qui déclencherait une crise politique majeure.
Appel rejeté
Selon les analystes politiques irakiens, le regain de confiance à Al-Halbousi était prévisible, notamment parce qu’il n’a pas présenté sa démission par écrit, ce qui fait que cette dernière ne ressemble qu’à des prises de position et montre son soutien pour sa légitimité, et qu’elle a une popularité bien supérieure à celle des partis pro-iraniens, selon le journal anglophone international Arab Weekly.
Dans sa déclaration, le Service d’information de la Chambre des représentants a déclaré que la Chambre des représentants avait « voté pour rétablir la confiance envers le Président de la Chambre des représentants, Mohamed Al-Halbousi », 222 députés ayant refusé sa démission. L’audience a coïncidé avec l’annonce faite hier par la Cour suprême de l’Irak, mercredi, du rejet de l’appel du bloc sadriste en faveur de l’annulation de sa démission. La Cour a déclaré qu’elle n’avait pas l’efficacité juridique de l’intervention et que l’approbation par la Cour de la démission des députés sadristes empêcherait le retour des députés à leurs fonctions, mais d’autres appels sont toujours pendants.
Crises complexes
Les partisans du clergé chiite irakien Moqtada Al-Sadr ont pris d’assaut le Green Zone à Bagdad hier, tandis que le Parlement irakien s’est réuni sur la démission d’Al-Halbousi, selon le reportage du journal, qui signalait des affrontements alors que les forces de sécurité tentaient de les disperser. La crise a commencé après que le bloc al-Sadr a remporté les élections législatives d’octobre dernier, mais n’a pas pu former un gouvernement de coalition majoritaire. Ses partisans ont fait irruption au Parlement fin juillet dernier pour empêcher leurs rivaux chiites soutenus par l’Iran de former un gouvernement. Alors que l’Iraq était au bord de la guerre des rues, les hostilités ont cessé lorsque al-Sadr a ordonné à ses partisans de se retirer, exigeant maintenant la dissolution du Parlement, des élections anticipées et une lutte pour le pouvoir avec ses opposants soutenus par l’Iran. Depuis le vote, trois roquettes Katioucha sont tombées dans la zone verte fortifiée de Bagdad pendant la session parlementaire, selon l’agence de presse officielle iraquienne. L’agence a ajouté que quatre membres des forces de sécurité avaient été blessés.