Moyen-Orient

Irak : Former un gouvernement est une tâche difficile. Pourquoi ?


Alors que le Premier Ministre, Mohammed Chia al-Soudani, continue de former un gouvernement, il semble qu’il sera un gouvernement impartial, comme le veut la tradition du mouvement sadriste depuis l’invasion américaine de l’Iraq en 2003, avant que son chef Moqtada Al-Sadr ne soit récompensé et se retire du processus politique, des divergences complexes au sein du Cadre de coordination (plus grand soutien au al-Soudani) concernant sa participation politique et ses effectifs armés à des postes de sécurité sensibles, au premier rang desquels le Ministère de l’intérieur.

Les désaccords rendent difficile la promesse du Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani de former rapidement un gouvernement, d’autant plus que les désaccords qui résonnent sont l’objet d’une plus grande intrigue politique, à savoir un cadre de coordination, plus précisément entre Asaïb Ahl al-Haq et les « brigades du Hezbollah ».

Selon les médias locaux, l’un des points de discorde porte sur la position du ministre de l’Intérieur entre, d’une part, l’organisation Badr dirigée par Hadi al-Ameri et, d’autre part, l’État de droit dirigé par Nouri al-Maliki et, d’autre part, les autres forces internes du cadre.

Un dirigeant du cadre de coordination de Shafaq News a révélé que la rivalité pour le poste de ministre de l’Intérieur était entre trois candidats, le conseiller à la sécurité nationale Qasim al-Araji, le président de la Réunion populaire Falih Al-Fayyadh et le conseiller du ministère de l’Intérieur, le général de brigade Mehdi Fakiki.

Le Ministère iraquien de l’intérieur est l’un des principaux ministères souverains et toutes les forces politiques cherchent à le contrôler, en faisant pression sur le chef du gouvernement désigné, qui cherche à former un nouveau gouvernement soumis à un régime de quotas.

Malgré les appels lancés pour que les milices pro-iraniennes soient désarmées à l’intérieur du pays, le Cadre de coordination a autorisé al-Soudani à former le Gouvernement, comme il le jugerait bon, comme l’exige la phase, mais à l’exception des Ministères de la défense et de l’intérieur.

Le conflit incluait aussi la fonction de service de renseignement et de sécurité national entre Asaïb Ahl al-Haq, mené par Qais al-Khazali, une des plus importantes milices armées pro-iraniennes, et les brigades du Hezbollah irakien, une milice armée en plein essor.

D’après des articles de presse concordants, un autre conflit entre les puissances sunnites autour de la fonction de ministre de la Défense est centré autour de trois noms, Khaled al-Obaidi, Hamad Al-Namis et Nasser Al-Ghannam.

Les chiites de chaque groupe gouvernemental comptent généralement entre 11 et 12 ministères, les Arabes sunnites 6 à 7, les Kurdes 4 à 5 et les représentants des minorités un ministère.

Constitutionnellement, le Premier Ministre a 30 jours pour former un gouvernement depuis sa nomination, et al-Soudani a annoncé l’ouverture de négociations avec les forces politiques depuis sa sélection la semaine dernière, afin de régler la répartition des postes entre elles.

Le Cadre de coordination a annoncé jeudi que « le gouvernement d’al-Soudani a délégué le choix des ministères chargés de la pondération du cadre électoral, après que les forces politiques ont présenté des listes de leurs effectifs et de leurs adjoints avec des signatures et des candidats en direct, et selon les critères du Premier Ministre désigné par un certain nombre de ministères ».

Dans une déclaration publiée par l’agence de presse iraquienne, il est précisé que le cadre « a également donné pour mandat au al-Soudani d’assurer la rotation des ministères entre les composantes ou à l’intérieur de la composante, d’exclure les Ministères de l’intérieur et de la défense des quotas et de désigner des personnalités civiles ou militaires, de façon à assurer un gouvernement de service efficace conforme au programme ministériel ».

Le « Cadre de coordination » est devenu le bloc électoral le plus important à la Chambre des représentants depuis la démission du « bloc sadriste », qui, en vertu de la Constitution irakienne, soumet sa candidature à l’élection du Premier ministre à la présidence de la République qui, à son tour, est chargée de soumettre son propre programme gouvernemental et les noms de ses membres à la Chambre des représentants.

L’Administration d’État regroupe les partis chiites pro-iraniens inscrits au Cadre de coordination, qui compte 138 députés sur 329, ainsi que l’alliance sunnite « souveraine » de Mohamed Al-Halbousi, de même que les deux partis kurdes, l’Union nationale du Kurdistan (UPK) et le Parti démocratique du Kurdistan.

Le dirigeant chiite Moqtada al-Sadr (le principal adversaire du Cadre de coordination) a annoncé qu’il ne participerait pas au prochain gouvernement.

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