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Les manifestations iraniennes alimentent la guerre au Soudan dans une bataille pour l’influence

L'Iran cherche à affirmer sa puissance dans les voies maritimes stratégiques de la mer Rouge en renforçant son soutien militaire à l'armée soudanaise parallèlement au soutien aux Houthis


Jour après jour, les fils et les réseaux de soutien iranien à l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan se révèlent, suscitant des craintes de transformation de la scène soudanaise en un champ de bataille international, régional et un nouveau domaine de l’influence iranienne menaçant la région.

Le site américain « Semafor » a révélé, selon des données de renseignement, que l’armée soudanaise avait déployé des drones de type Mohajer 6 pour tenter d’empêcher les opérations offensives des forces de soutien rapide qui ont pris le contrôle de vastes zones du centre et de l’ouest du Soudan, ainsi qu’une grande partie de Khartoum, l’année dernière.

Le mois dernier, les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face aux rapports sur les cargaisons d’armes en provenance d’Iran vers l’armée soudanaise, le diplomate américain au Soudan, John Godfrey, déclarant que Washington était « très préoccupé par le soutien extérieur » à l’armée soudanaise, ajoutant qu’il y avait des rapports de reprise des relations entre le Soudan et l’Iran, qui pourraient inclure un soutien financier iranien à l’armée soudanaise, ce qui est une source d’inquiétude pour nous ».

Malgré les tentatives de Téhéran de renforcer son influence au Soudan en exploitant la guerre civile, les relations soudano-iraniennes sont anciennes et ont été renforcées pendant le règne de l’ancien président Omar al-Bashir grâce à l’accord des deux pays de soutenir les factions palestiniennes à Gaza, en particulier le Hamas, en transférant des armes, ce qui a suscité la colère des États-Unis et d’Israël.

Le site américain souligne les craintes américaines et celles des alliés de Washington selon lesquelles l’armée soudanaise, avec son orientation islamique, pourrait devenir une milice similaire aux Forces de mobilisation populaire en Irak.

En revanche, bien que les responsables iraniens et soudanais aient salué la réouverture de leurs ambassades respectives au cours des derniers mois, ils n’ont pas révélé publiquement de coopération militaire, les observateurs estimant que cela vise à éviter les pressions occidentales.

Dans le cadre du rapprochement politique entre les deux pays, le mois dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a accueilli son homologue soudanais, Ali al-Sadiq, à Téhéran, dans le cadre des efforts visant à rouvrir les ambassades de chaque pays. Le ministre soudanais des Affaires étrangères a salué les relations avancées avec Téhéran, mais a souligné que cela ne se ferait pas au détriment des relations avec l’Occident.

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