Moyen-Orient

En message aux arabes… Sinwar révèle la position du Hamas sur le plan de Biden pour mettre fin à la guerre de Gaza


Yahya Sinwar, le leader du Hamas à Gaza, a informé les négociateurs arabes qu’il n’accepterait l’accord de paix que si Israël s’engageait à un cessez-le-feu permanent, confirmant ainsi la position du groupe armé dans sa première réponse à la proposition faite par le président américain Joe Biden pour mettre fin à la guerre qui dure depuis huit mois, selon ce que rapporte le journal américain « The Wall Street Journal ».

Les médiateurs arabes ont déclaré que « le Hamas ne remettra pas ses armes ni ne signera de proposition demandant cela », comme l’a indiqué Yahya Sinwar dans un court message reçu tard jeudi soir, alors que deux hauts responsables américains, dont le directeur de la CIA, William Burns, menaient des pourparlers dans la région visant à relancer les négociations longtemps suspendues.

Biden a publiquement présenté ce qu’il a décrit comme le plan de paix israélien dans des déclarations depuis la Maison-Blanche vendredi, pressant les deux parties de surmonter leurs différences fondamentales et leur méfiance, tout en cherchant à mobiliser un soutien international pour l’accord.

Réponse d’Al-Sinwar

Le journal américain a confirmé que la réponse de Sinwar est intervenue au moment où l’armée israélienne a bombardé une école des Nations Unies convertie en refuge à Al-Nuseirat, au centre de Gaza, ciblant ce qu’elle a déclaré être une installation du Hamas. Des responsables palestiniens à Gaza ont déclaré qu’au moins 40 personnes avaient été tuées, dont 14 enfants et neuf femmes.

L’armée israélienne a déclaré que son raid aérien avait ciblé trois salles de classe où se cachaient entre 20 et 30 combattants, dont certains appartenaient à une unité impliquée dans les attaques du 7 octobre contre Israël.

Le porte-parole militaire israélien, l’amiral Daniel Hagari, a déclaré que les noms des autres combattants tués dans le raid seraient révélés plus tard, et que des mesures avaient été prises avant l’attaque pour éviter les victimes civiles. L’armée israélienne n’a pas fourni d’informations sur les victimes civiles.

Le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a déclaré que les États-Unis s’attendaient à ce qu’Israël soit totalement transparent sur les personnes tuées dans le raid, notant qu’Israël avait le droit de cibler les combattants dans l’école, mais qu’elle avait également l’obligation de prendre toutes les mesures possibles pour minimiser les dommages aux civils à proximité.

Il a ajouté : « Même si l’intention était ce que l’armée israélienne a déclaré publiquement, à savoir qu’ils essayaient d’utiliser une frappe précise pour cibler seulement 20 à 30 combattants, si vous voyez 14 enfants mourir dans cette frappe, cela montre qu’il y a eu une erreur, ces enfants ne sont pas des terroristes ».

Crime israélien

L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens (UNRWA) n’a pas été en mesure de confirmer si le Hamas utilisait le complexe où se trouvent environ 6 000 personnes.

Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA, a déclaré : « Nous rappelons à toutes les parties du conflit que les écoles et autres bâtiments des Nations Unies ne doivent jamais être utilisés à des fins militaires ou combattantes ».

Le raid aérien israélien dans le sud de Gaza la semaine dernière, qui a tué des dizaines de civils, a accru les pressions internationales sur Israël quant à la manière dont elle mène sa guerre à Gaza. Israël a déclaré que deux hauts responsables du Hamas avaient été tués dans un raid la semaine dernière.

Mouvements américains

Le journal a indiqué que de tels incidents augmentent également la pression sur Biden pour trouver un moyen de mettre fin à la guerre, qui a divisé sa base et est devenue un fardeau politique avant les élections présidentielles d’automne. Les négociations entre Israël et le Hamas, médiées par le Qatar et l’Égypte, pour parvenir à un accord de cessez-le-feu sont bloquées depuis des mois.

Les États-Unis ont rédigé un projet de résolution pour le Conseil de sécurité des Nations Unies appelant le Hamas à accepter la dernière proposition.

Le plan en trois étapes présenté par Biden commence par un cessez-le-feu complet de six semaines, le retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza et la libération de certains otages détenus par le Hamas.

La deuxième phase verra une cessation permanente des hostilités, le retrait complet d’Israël de Gaza et la libération des otages restants. La troisième phase inclura un plan de reconstruction de Gaza.

Israël et le Hamas ont déclaré que les conditions définies par Biden ne reflétaient pas fidèlement ce qui avait été proposé au groupe palestinien.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a répété après le discours de Biden qu’il n’accepterait aucun accord engageant à un cessez-le-feu permanent, et l’un de ses principaux conseillers a critiqué le projet de résolution avec des conditions similaires.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué distribué jeudi que le plan défini par Biden la semaine dernière serait largement acceptable.

Les responsables de la Maison-Blanche ont publiquement fait porter la responsabilité de l’acceptation du plan au Hamas, affirmant que Biden représentait fidèlement la position israélienne.

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