Le retour des affrontements entre les Druzes et les tribus bédouines pousse Damas à redéployer ses forces à Soueïda

Le ministère syrien de l’Intérieur a confirmé vendredi que les forces de sécurité se préparaient à se redéployer dans la ville de Soueïda, majoritairement druze, afin de mettre fin aux affrontements renouvelés entre les Druzes et les tribus bédouines. Cette décision intervient après des informations indiquant que Hikmat al-Hijri, l’un des cheikhs spirituels de la communauté druze, aurait demandé à Damas d’intervenir pour contenir la violence.
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Jeudi soir, la présidence syrienne a accusé les factions druzes d’avoir violé le cessez-le-feu, ce qui avait conduit au retrait préalable des forces gouvernementales de cette province du sud du pays. Simultanément, des tribus arabes auraient lancé des attaques sur Soueïda en réaction à des actes de vengeance présumés contre les Bédouins.
Dans un communiqué, la présidence a dénoncé les « forces hors-la-loi » — une expression utilisée par Damas pour désigner les milices druzes — pour avoir lancé une « vague de violence terrifiante documentée à l’échelle mondiale », comprenant des crimes graves menaçant directement la paix civile.
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Le texte a également mis en garde contre les « ingérences israéliennes flagrantes dans les affaires intérieures syriennes », qui, selon Damas, contribuent à aggraver la situation régionale.
Le retrait initial des troupes a été, selon les autorités, un geste de bonne foi pour éviter une escalade, conformément à une médiation arabo-américaine. Toutefois, cette trêve supposait que les factions locales ne s’engagent pas dans des actes de représailles ou de violence contre les civils.
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Tout en appelant les parties au calme, le gouvernement a promis de traduire en justice tous les responsables d’exactions, quelle que soit leur affiliation. Damas a réaffirmé son engagement à protéger l’ensemble du peuple syrien et à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la paix et la souveraineté du pays.
De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, les Émirats, le Qatar, le Koweït, le Bahreïn, Oman, l’Irak, l’Égypte, la Jordanie, le Liban et la Turquie, ont publié une déclaration commune condamnant les frappes israéliennes répétées sur la Syrie, les qualifiant de violations flagrantes du droit international.
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Jeudi, les tribus arabes de Syrie ont proclamé la mobilisation générale en soutien aux Bédouins de Soueïda. Dans une déclaration, elles ont dénoncé les crimes commis par la « milice terroriste al-Hijri » et appelé à la non-ingérence des autorités dans les mouvements des combattants venus aider leurs proches.
Elles ont prévenu que toute mesure prise contre ces combattants serait perçue comme un soutien aux auteurs des massacres et qu’elles réagiraient d’une seule voix face à toute tentative de répression.
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Les combattants tribaux ont avancé vers Soueïda depuis le nord, prenant le contrôle de plusieurs villages, notamment al-Mazraa. L’agence officielle SANA a annoncé jeudi soir qu’Israël avait mené un raid aérien près de la ville.
Par ailleurs, les États-Unis ont déclaré ne pas avoir soutenu les dernières frappes israéliennes, tout en appelant au calme. La porte-parole du département d’État, Tami Bruce, a indiqué que Washington avait exprimé sa désapprobation et s’efforçait de parvenir rapidement à une désescalade.
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Elle a également affirmé que les États-Unis restaient engagés à œuvrer diplomatiquement avec toutes les parties pour préserver l’unité de la Syrie et restaurer l’ordre.
La France a, de son côté, appelé Israël à éviter toute action unilatérale en Syrie. Le ministère français des Affaires étrangères a réitéré son attachement à l’intégrité territoriale de la Syrie et exigé un respect strict du cessez-le-feu ainsi qu’un accès humanitaire sans entrave à la région de Soueïda.