Politique

Échec américain dans la gestion de la crise avec les SDF et les tribus, avertissant d’une escalade des combats

Les Forces démocratiques syriennes (SDF) renforcent leur présence dans la région, en même temps que le cheikh de la tribu Al Uqaydat, Ibrahim Al-Hafel, annonce le début d'une nouvelle bataille contre elles


Vingt-cinq personnes, principalement issues de communautés tribales, ont été tuées lors d’affrontements entre les combattants tribaux arabes et les Forces démocratiques syriennes (SDF) dans la ville de Dhiban, dans la province de Deir al-Zor. Cette nouvelle escalade confirme que les interventions américaines ont échoué à contenir la crise et avertissent d’une expansion des affrontements dans le nord-est de la Syrie.

Après les affrontements qui ont éclaté lundi, les Forces démocratiques syriennes, une coalition de factions kurdes et arabes soutenue par les États-Unis, ont renforcé leur présence dans la région. Ils ont annoncé mardi matin l’expulsion des tireurs du régime de la ville de Dhiban quelques heures après leur infiltration à partir de leurs zones de contrôle.

En revanche, le chef de la tribu Al Uqaydat, le cheikh Ibrahim Al-Hafel, a diffusé un message vocal annonçant le début de l’attaque des tribus contre les forces des SDF. Il a appelé les combattants tribaux à se mobiliser et à recevoir le soutien des fils de l’Euphrate pour lutter contre les ‘SDF, Qandil, et leurs laquais’, soulignant que ce combat est ‘sacré et obligatoire’.

Ces affrontements surviennent environ trois semaines après plusieurs jours de combats dans la même région entre les SDF et des combattants issus de tribus arabes, entraînant quatre-vingt-dix décès.

Rami Abdel Rahman, le directeur de l’Observatoire syrien, a déclaré mardi que ‘des hommes armés fidèles au régime syrien ont traversé lundi l’Euphrate en direction des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes et se sont affrontés avec elles’.

Selon Abdel Rahman, les groupes qui ont traversé l’Euphrate comprenaient des combattants arabes locaux qui avaient été impliqués dans les affrontements précédents il y a quelques semaines et s’étaient ensuite retirés vers les zones sous le contrôle du régime.

Les affrontements, qui ont duré jusqu’au début du mardi, ont fait 21 morts parmi les militants, trois membres des Forces démocratiques syriennes et une femme. De plus, 42 autres ont été blessés.

Les Forces démocratiques syriennes ont accusé les tireurs affiliés au régime de s’infiltrer ‘sous couvert de tirs d’artillerie indiscriminés depuis la ville de Mayadin’ dans la ville de Dhiban.

La rivière Euphrate marque la frontière de la province de Deir al-Zor avec l’Irak, qui est principalement peuplée d’Arabes et abrite des dizaines de tribus arabes. Le contrôle de la région est partagé entre les Forces démocratiques syriennes sur la rive est de l’Euphrate et les forces du régime soutenues par des factions pro-iraniennes sur la rive ouest.

Les observateurs suggèrent que les combats renouvelés qui ont commencé à Dhiban pourraient s’étendre pour englober l’ensemble de Deir al-Zor et s’étendre aux provinces voisines de Raqqa et de Hasakah. Cela s’explique par le fait que la composante arabe de toutes les régions à l’est de l’Euphrate souffre de marginalisation, d’exclusion et de refus de participer à la gouvernance des zones et de bénéficier de leurs ressources, sauf pour participer à la gestion des villages et des villes au profit des SDF, le facteur décisif dans la détermination du présent et de l’avenir des régions.

Fin août, des affrontements ont éclaté après que les Forces démocratiques syriennes ont destitué le chef du conseil militaire de Deir al-Zor, ce qui a provoqué la colère des combattants arabes locaux issus des tribus de la région.

Les Forces démocratiques syriennes ont alors souligné qu’il n’y avait pas de désaccord avec les tribus arabes. Elles ont accusé les forces du régime de soutenir les combattants locaux et de leur envoyer des renforts, ce qui a poussé les États-Unis à intervenir et à tenir une réunion avec les deux parties pour les persuader de cesser le feu.

Après environ une semaine d’affrontements, les Forces démocratiques syriennes, qui avaient combattu aux côtés de combattants arabes contre l’État islamique pendant des années, ont annoncé la fin des opérations militaires après avoir pris le contrôle de Dhiban, la dernière ville où les combattants dirigés par l’un des cheikhs tribaux étaient stationnés.

À la suite de la conclusion des affrontements, Mazloum Abdi, le commandant des Forces démocratiques syriennes, a chargé les chefs tribaux de communiquer avec le cheikh qui soutient les combattants et a confirmé que ses forces allaient ‘annoncer une amnistie pour les détenus’. Il a exhorté ‘les habitants de la région à faire preuve de prudence et à éviter d’être entraînés dans les conflits’.

Le journal affilié au gouvernement, Al-Watan, a rapporté que les affirmations des dirigeants des SDF, dirigés par Mazloum Abdi, selon lesquelles ‘la tension tribale a pris fin’, étaient pure fabrication. L’objectif était de ‘rassurer’ les Américains que la région était sous contrôle et que le principal moteur de l’insurrection de ses fils était d’ordre extérieur, et non les empiétements des SDF sur leurs droits et leur contrôle de leur région, où la composante arabe constitue la majorité de la population.

Le rapport a ajouté que le mouvement des tribus arabes se poursuit, comme en témoignent les affrontements continus avec les militants des ‘SDF’ de temps en temps, et la poursuite des arrestations visant toute personne ayant participé au mouvement, même sur les plateformes des médias sociaux. Cela a augmenté le niveau de frustration parmi les membres des tribus et les a poussés à se préparer à une nouvelle insurrection, plus puissante que la première, car ses signes ont émergé à l’horizon et dans l’esprit de tous les habitants de la région.

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