« Héritage colonial français » : Le Burkina Faso bannit les perruques des tribunaux
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Une nouvelle initiative a été prise par le président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, pour se débarrasser des vestiges de l’héritage colonial français dans son pays.
Traoré a décidé d’interdire aux juges de porter des perruques, une tradition héritée du système judiciaire français et largement adoptée par les pays du Sahel.
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Selon les médias locaux, cette décision vise à rompre avec les traditions coloniales et à adopter des pratiques qui reflètent davantage le patrimoine culturel local du Burkina Faso.
Le port de la perruque a été interdit dans toutes les juridictions burkinabè dès la promulgation de cette décision, rendant ainsi obsolète l’usage des perruques « au style colonial », selon les autorités locales.
Le ministère de la Justice du Burkina Faso a salué cette initiative, affirmant qu’elle vise à moderniser le système judiciaire tout en respectant l’héritage culturel du pays. Cette mesure s’inscrit dans un mouvement plus large pour éliminer les traces du colonialisme, réaffirmer la souveraineté nationale et donner au système judiciaire un visage plus en accord avec l’histoire et les valeurs africaines.
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D’après des analystes, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de rompre avec les symboles du passé colonial et représente un tournant dans les réformes administratives du pays.
Tensions entre Traoré et Macron
Plus tôt ce mois-ci, un échange tendu a eu lieu entre le président burkinabè Ibrahim Traoré et son homologue français Emmanuel Macron.
Macron avait dénoncé ce qu’il a qualifié d’ »ingratitude » de certains dirigeants africains pour ne pas avoir exprimé leur reconnaissance envers la France pour son intervention militaire contre le terrorisme au Sahel. Traoré a répliqué en affirmant que Macron « a insulté tous les Africains ».
Dans son discours, Macron avait déclaré : « Je pense qu’ils ont oublié de nous remercier… Peu importe, cela viendra avec le temps. L’ingratitude, comme je le sais bien, est une maladie qui ne touche pas l’homme. »
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En réponse, Traoré a déclaré : « Macron a insulté tous les Africains… C’est ainsi qu’il voit l’Afrique et les Africains. À ses yeux, nous ne sommes pas des êtres humains. »
Il a ajouté : « Si nous voulons couper les liens avec ces puissances impérialistes, c’est simple : nous devons annuler les accords. Si nous nous contentons de leur demander de quitter leurs bases (militaires), nous n’avons rien accompli. »
Détérioration des relations avec la France
Les relations entre le Burkina Faso et la France se sont détériorées depuis que Traoré, âgé de 36 ans, a pris le pouvoir en septembre 2022.
En 2023, les troupes françaises ont quitté le Burkina Faso, ainsi que le Mali et le Niger. La France a depuis entrepris de réorganiser sa présence militaire en Afrique. Toutefois, des pays comme le Tchad et le Sénégal ont récemment demandé le retrait des forces françaises de leurs territoires.
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Le Tchad a annulé l’accord de coopération militaire entre les deux pays et a demandé le départ des troupes françaises d’ici fin janvier. Le Sénégal a également exigé la fermeture des bases militaires françaises et la fin de toute présence militaire étrangère, selon un calendrier à établir.
La France devra également retirer progressivement ses forces de Côte d’Ivoire et du Gabon, deux pays avec lesquels elle entretient encore de bonnes relations.
Le Burkina Faso, aux côtés de ses voisins Mali, Niger et Tchad, continue d’effacer l’héritage colonial français par diverses mesures, incluant des changements dans le système éducatif, la langue officielle et la toponymie.
Le 16 septembre 2023, le Niger, le Burkina Faso et le Mali, gouvernés par des régimes militaires, ont annoncé la création de l’Alliance des États du Sahel, un bloc visant à contrer l’influence de la CEDEAO, perçue comme manipulée par la France, ancienne puissance coloniale.
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