Comment Kais Saied a-t-il mis fin au contrôle des « Frères musulmans » sur la Tunisie et ses institutions ? Un rapport répond
Les autorités tunisiennes poursuivent leur traque des Frères musulmans et l’assèchement de leurs sources de financement, dans le cadre de la campagne lancée par le président Kais Saied depuis le début de son premier mandat. Il a promis d’éliminer l’organisation terroriste, de l’empêcher de revenir sur la scène politique et de couper la voie à ses tentatives de déstabiliser le pays au service de ses projets régionaux.
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Un rapport publié sur le site Youm7 a abordé le parcours de Saied pour anéantir le groupe depuis le début, en soulignant les enquêtes approfondies ouvertes par la justice tunisienne concernant des soupçons de blanchiment d’argent et des financements douteux reçus par plusieurs associations et organisations civiles et de défense des droits humains. Ces fonds auraient été fournis par des entités étrangères soutenant les objectifs des Frères musulmans visant à influencer les affaires intérieures de la Tunisie.
Le rapport évoque également la guerre menée par Saied contre ce groupe et le nettoyage des institutions de l’État des éléments de l’organisation des Frères musulmans, qui ont semé la corruption et exacerbé les crises du pays.
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Ces éléments, que le président tunisien a qualifiés de nuisibles, entravaient le bon fonctionnement des services publics. Il a précisé que ce phénomène s’était aggravé récemment et qu’il était impératif de nettoyer les institutions de cette influence. Kais Saied a également souligné que cette corruption, bien qu’étant systématique, persiste avec certains individus encore présents dans les institutions de l’État, entravant son bon fonctionnement, maltraitant les citoyens et étant liés à des groupes de pression associés aux Frères musulmans.
Le président Saied a pris plusieurs mesures pour éradiquer l’organisation terroriste et ses corruptions. Après environ deux ans à la tête du pays, il a adressé plusieurs messages à toutes les parties politiques et des avertissements au parti Ennahdha et aux blocs parlementaires qui lui sont fidèles, les accusant de tenter de faire imploser l’État de l’intérieur, de voler les fonds publics et de diviser les Tunisiens, tout en déstabilisant le pays.
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Le 25 juillet 2021, Saied a mis fin à une décennie de domination des Frères musulmans, mettant fin à des années sombres pendant lesquelles ils ont fait reculer le pays de plusieurs décennies. Fort de l’appui populaire massif, il a gelé les activités du Parlement, retiré l’immunité de ses membres et limogé le Premier ministre, utilisant pour ce faire les dispositions des plus hautes lois du pays, telles que l’article 80 de la Constitution.
Le 25 juin dernier, l’État tunisien a franchi la dernière étape de l’élimination du mouvement Ennahdha et de sa corruption. Un tribunal tunisien a condamné Rached Ghannouchi, le leader du mouvement, à une peine de prison d’un an, assortie de trois ans de surveillance administrative. Ghannouchi avait précédemment été condamné en appel à une peine de 15 mois dans cette affaire, avant de faire appel auprès de la Cour de cassation, qui a annulé la décision et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel pour un nouvel examen.
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Actuellement, l’État effectue un audit complet des opérations de recrutement et d’intégration dans la fonction publique et dans toutes les institutions publiques depuis le 14 janvier 2011 (date de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali et de l’arrivée des Frères musulmans) jusqu’au 25 juillet 2021, date des mesures présidentielles qui ont mis fin à leur domination.