Politique

La Banque centrale provoquera-t-elle une nouvelle crise entre Burhan et les Frères musulmans ?


La décision du chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, de placer la Banque centrale du Soudan sous la tutelle du Conseil souverain de transition a suscité de vives réactions parmi les Soudanais. Des politiciens ont affirmé que cette décision reflétait un manque de confiance au sein du « camp de la guerre », dirigé par le Mouvement islamique et le Parti du Congrès national, ainsi que leurs alliés dans l’armée, avec Burhan en tête. Ce camp ne semble pas uni.

Plusieurs activistes ont déclaré que la mise de la banque sous le contrôle direct et exclusif de Burhan, sans la participation des chefs des mouvements armés, révèle les divisions au sein de ce camp. Ils ont également souligné que cette action reflète l’effondrement et le désespoir de Burhan, qui peine à obtenir un soutien de la part de la communauté régionale et internationale après avoir déclenché cette guerre.

Alaa Awad Naqd, membre du comité dirigeant de la Coordination des forces démocratiques « Taqaddum », a affirmé que la décision de placer la Banque du Soudan sous la tutelle du Conseil souverain montre la volonté de Burhan de contrôler la banque sans surveillance ni interférence des mouvements armés alliés à lui sous l’ombrelle du Mouvement islamique.

Naqd a ajouté : « Cela montre qu’il y a une méfiance au sein du camp de la guerre, dirigé par le Mouvement islamique et le Parti du Congrès national, avec Burhan en tête. »

Il a également expliqué que « la décision de transférer la tutelle de la banque du gouvernement de Port-Soudan au Conseil souverain montre clairement que le camp de la guerre n’est pas uni, et place la banque sous le contrôle direct et exclusif de Burhan, sans la participation des chefs des mouvements armés, ce qui révèle les divisions internes. La preuve en est l’objection récente de Jibril Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l’égalité et ministre des Finances soudanais, au licenciement du directeur de l’Autorité des impôts. »

Naqd a également souligné que la Banque centrale est l’une des principales sources de financement de la guerre pour l’armée soudanaise et les islamistes, aux côtés de la Monnaie nationale, de la Société soudanaise des ressources minérales et d’autres ressources telles que le port de Port-Soudan.

De son côté, Tayeb al-Zein, chef du Rassemblement pour le développement du Kordofan et homme politique soudanais, a déclaré que l’attitude de Burhan reflète l’effondrement complet des institutions de l’État soudanais, la dernière illustration en date étant ce qu’il appelle le « pillage » de la Banque du Soudan, qui devient une propriété privée du Conseil souverain.

Al-Zein a déclaré que Burhan a atteint un stade où il a perdu tous les moyens en plaçant la Banque du Soudan au service du projet de guerre, qui profite aux vestiges du régime précédent.

Il a ajouté : « Le monde entier appelle à la cessation des hostilités et à la paix, mais le Mouvement islamique ‘obscur’ insiste sur la guerre, car il sait bien que la fin de la guerre signifierait que ses dirigeants seraient traduits en justice. Cela montre à quel point il est nécessaire d’augmenter le financement pour poursuivre le conflit, au détriment des ressources du peuple soudanais, comme en témoigne le dernier acte de pillage de la Banque centrale. »

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