Moyen-Orient

Le gouvernement d’al-Soudani: Planification des crises irakiennes en un an


L’annonce par le nouveau gouvernement du Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani, d’élections anticipées après un an et de projets de développement non pétroliers en masse soulève des questions quant à la possibilité d’y parvenir, compte tenu de la situation complexe du pays aujourd’hui.

Les estimations des analystes politiques irakiens pour répondre à ces questions varient, en fonction de la taille de la « coalition » trouvée par al-Soudani et du moment où le budget est approuvé.

Le Parlement iraquien a voté pour le Gouvernement d’al-Soudani jeudi après-midi, après la déclaration de son programme ministériel, qui comprenait des réformes dans des secteurs vitaux comme l’électricité, l’amélioration des possibilités d’emploi et la promotion du développement économique initiée par l’ancien Premier Ministre Moustafa al-Kazimi.

Le besoin de s’unir

Dans les forces du cadre de coordination, Aied al-Hilali, la direction du programme d’al-Soudani exige que celui-ci trouve la « cohésion de tous » et donne des exemples :

Le dossier de la sécurité doit être renforcé et développé.

Al-Soudani a besoin de la coopération des blocs politiques, et il ne pourra pas réaliser de progrès sans une aide politique.

Les blocs politiques doivent respecter les accords conclus avant la nomination d’al-Soudani  et l’élection du Président de la République.

Le dossier économique sera aussi une pression sur le gouvernement et il aura besoin d’un soutien, comme la création d’emplois pour les jeunes.

Al-Soudani s’appuie sur ces dossiers pour mettre en œuvre un grand projet de promotion des importations de l’État et de diversification des sources de financement, en s’appuyant sur d’autres sources que le pétrole.

À cet égard, le nouveau Premier Ministre a parlé d’ « une transformation progressive de l’économie de rente par la modernisation de l’économie », en mettant l’accent sur l’énergie des jeunes à créer des petites et moyennes entreprises dans l’agriculture, l’industrie, les technologies de l’information, les services et l’environnement; Elle crée des emplois et attire les investissements nationaux et mondiaux

Loi complexe

En plus du volet économique, pour déplacer les eaux stagnantes sur la scène irakienne, il faut aussi faire évoluer les lois, désaxées par les conflits politiques, autour des élections et de la formation du gouvernement depuis les élections d’octobre 2021.

Dans ce contexte, al-Soudani s’est doté d’un programme de promulgation de la loi sur le Conseil de la Fédération et d’un projet de loi sur le Tribunal fédéral dans un délai de six mois, avec des amendements à la loi électorale dans un délai de trois mois et un délai d’un an.

Le Conseil de l’Union et la Cour fédérale ont adopté des lois complexes qui remontent à plusieurs années et le Parlement n’a pas été en mesure de légiférer en raison de désaccords politiques à leur sujet.

Programme long et complexe

Les analystes de la question iraquienne jugent difficile la mise en œuvre intégrale de ce programme; Un environnement politique complexe, des infrastructures en ruines, la corruption et le népotisme entravent la mise en œuvre de réformes « révolutionnaires » par n’importe quel Premier ministre.

Ramadan Al-Badran, expert en Iraq, déclare qu’ « une année ne sera pas suffisante pour un programme aussi long et complexe, mais je pense que certaines priorités seront mises en œuvre, qu’il n’y aura peut-être pas de gros problèmes de méthode, mais que l’impasse dans laquelle se trouve la mise en œuvre, en raison de la nécessité d’une longue période, d’importants investissements financiers et d’un contrôle de ces dépenses ».

L’Arabie Saoudite estime que « al-Soudani, lorsqu’il envisage de dépenser 30 à 40 milliards en une année, est un énorme problème, que l’État ne peut contrôler, et le pays n’est pas éligible à ce niveau de dépenses et de projets ».

Le budget de l’année prochaine est l’un des défis que le Gouvernement d’al-Soudani doit relever, puisqu’il reste deux mois à présenter à la Chambre des représentants, afin d’éviter le scénario effrayant d’une suspension des salaires des fonctionnaires, si elle n’est pas approuvée.

Dans le même temps, le nouveau gouvernement a l’avantage de commencer, et les coffres de l’Irak ont les plus importantes réserves financières de l’histoire, avec 84 milliards de dollars de hausse des prix du pétrole, et devraient atteindre 100 milliards de dollars d’ici la fin de l’année.

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