Gouvernement Pro-Téhéran – La crise de Moqtada al-Sadr révèle les plans de l’Iran en Irak
Mercredi dernier, le leader chiite irakien Moqtada al-Sadr a appelé les autorités judiciaires à dissoudre le Parlement dans la semaine et a exhorté ses partisans à poursuivre leur sit-in hors du Conseil législatif.
D’après des analystes irakiens, al-Sadr se trouve dans une position de force, sentant qu’il est dans son intérêt de l’utiliser pour faire pression sur la rue, et veut frapper ses ennemis rapidement et résolument en leur imposant un calendrier précis qui les prive de toute marge de manœuvre s’ils tentent d’échapper aux élections anticipées.
Crise politique
Le journal anglais Arab Weekly a affirmé que la tenue d’élections anticipées, selon les experts, n’est pas garantie pour créer un nouvel équilibre politique, car le problème est le système de quotas confessionnels qui impose des règles qui empêchent tout parti ou bloc politique d’exercer pleinement le pouvoir. L’Irak, qui n’avait pas de nouveau gouvernement à la suite des élections d’octobre dernier, a été confronté à une crise politique profonde après que ses partisans ont envahi le Parlement à la fin du mois dernier.
D’après le journal, les partisans de al-Sadr ont été motivés par l’opposition à la nomination au poste de Premier ministre du groupe rival du « Cadre de coordination » de Mohammed Shia’ Al Sudani, un loyaliste de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki. Mais ces derniers jours, les non-partisans d’al-Sadr ont choisi de se rassembler à l’extérieur du parlement dans la Zone verte de Bagdad, souvent très gardée, à Bagdad.
Les arguments d’al-Sadr
Al-Sadr a demandé la dissolution du parlement et la tenue d’élections anticipées. Dans une déclaration sur son compte Twitter, il a tweeté : « Certains diront peut-être qu’il faudra une session parlementaire pour dissoudre le Parlement ». Certains accusent les blocs de préférer rester au pouvoir et de conserver la « corruption » et de ne pas « satisfaire les demandes du peuple ».
Dans son discours, al-Sadr a également appelé les « autorités judiciaires compétentes » à dissoudre le Parlement au plus tard le week-end prochain, en déclarant : Cela permettrait au Président de « fixer une date pour les élections anticipées, dans les conditions que nous annoncerons par la suite », et al-Sadr a justifié ses appels à une procédure judiciaire en précisant que les délais constitutionnels pour la nomination d’un nouveau Président et d’un nouveau Premier Ministre n’avaient pas été respectés après les élections législatives de l’année dernière.
Les plans de l’Iran
Selon le journal, les experts sont divisés sur la question de savoir si al-Sadr a ou non une base légale pour sa revendication, ayant remporté la plus grande partie des sièges aux élections d’octobre dernier, mais n’ayant pas réussi à former un gouvernement majoritaire qui a exclu ses rivaux alliés avec l’Iran, l’ancienne autorité judiciaire ayant indiqué qu’elle n’avait pas le pouvoir constitutionnel de dissoudre le Parlement, et puisque la Chambre des Représentants a outrepassé le calendrier constitutionnel de formation du gouvernement après les élections d’Octobre dernier, l’issue de la période à venir est incertaine.