Politique

Soudan: Al-Burhan nie être parvenu à un règlement politique avec les civils


Dimanche, le Président du Conseil de souveraineté provisoire du Soudan, le général de corps d’armée Abdel Fattah Al-Burhan, a déclaré que l’armée « veut un consensus et un gouvernement civil surveillé », niant l’existence d’un « accord politique bilatéral » entre les militaires et les civils, après une journée de manifestations de l’EI à Khartoum, pour la deuxième fois en deux semaines, devant le quartier général de la Mission des Nations Unies à Khartoum, qui s’oppose à une « intervention » internationale visant à relancer la transition démocratique dans le pays.

Dans un discours prononcé à la base militaire d’ « Al-Markhayat » d’Omdourman, à l’ouest de Khartoum, et diffusé par la télévision publique, al-Burhan a déclaré qu’il n’y a pas de règlement politique bilatéral… L’armée a reçu un document politique et a fait des observations pour préserver sa force, son unité et sa dignité.

Le Président du Conseil de souveraineté a poursuivi en déclarant que « l’armée veut un consensus et un gouvernement civil qui la garde loin des prises de contrôle partisanes », insistant apparemment sur des positions antérieures et ignorant la pression occidentale.

Jeudi, le « Mécanisme tripartite » a annoncé la conclusion d’accords de base entre les militaires et les civils, comprenant l’ONU, l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement.

Le 10 septembre dernier, le comité de gestion du barreau a remis un projet de constitution de transition au « mécanisme tripartite », qui a bénéficié d’un large soutien national et international.

Ce projet porte sur « la nature de l’État, la primauté de la Constitution et de l’état de droit, la Charte des droits et libertés fondamentaux, les fonctions de la période de transition, le système fédéral de gouvernement et les structures et la composition de l’autorité de transition ».

Al-Burhan a prouvé à maintes reprises que l’armée n’a aucun lien avec les mouvements du Congrès national (ANC) du Président Omar el-Bechir, parti destitué, et du Mouvement islamique, qui ont fait état d’efforts de rapprochement avec les commandants de l’armée en vue de ramener la vie politique depuis la porte des militaires.

L’armée soudanaise est soumise à une pression intense de la part des puissances occidentales, et en particulier des États-Unis, pour former un gouvernement civil. Ses généraux maintiennent leur position et tentent de contrer cette pression en se rapprochant de puissances internationales comme la Chine et la Russie.

Le 11 avril 2019, le président Omar el-Bechir (1989-2019) a été démis de ses fonctions par les militaires sous la pression de protestations populaires qui ont débuté à la fin de 2018 pour dénoncer la détérioration de la situation économique.

Depuis le 25 octobre 2021, le Soudan est le théâtre de manifestations qui exigent la mise en place d’un gouvernement civil complet et l’éviction de la composante militaire de l’Autorité de transition, et qui rejettent les mesures exceptionnelles imposées par al-Burhan, notamment l’état d’urgence et la dissolution des conseils de souveraineté et des ministres de transition.

Avant les procédures d’Al-Burhan, depuis le 21 août 2019, le Soudan connaît une phase de transition qui se termine par la tenue d’élections début 2024, au cours desquelles le pouvoir est partagé par l’armée, les forces civiles et les mouvements armés qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement en 2020.

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