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Yémen : les parties belligérantes ne parviennent pas à mettre fin au blocus rebelle de la 3e ville


Les négociations entre les délégations du Gouvernement légitime du Yémen et des Houthis, sous l’égide de l’ONU en Jordanie, ont atteint un point critique, car la délégation des Houthis a refusé d’ouvrir les principaux points d’entrée dans la ville de Ta’izz (au centre du Yémen), qui est fermée depuis le début de la guerre, et a proposé d’ouvrir des points de passage de remplacement qui ne répondaient pas aux besoins de la population en matière de libre circulation et de transport de marchandises, de ravitaillement et d’eau.

Hier, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU au Yémen, Hans Grundberg, a annoncé la fin d’une première série de discussions entre les parties dans la capitale jordanienne, Amman, en vue d’ouvrir des routes principales à Ta’izz et dans d’autres provinces, conformément à l’accord d’armistice conclu par l’ONU, tel que relayé par France Presse.

L’Envoyé spécial a présenté une formule prévoyant l’ouverture de six routes pour un renforcement progressif dans un délai d’un mois, et prévoyant un mécanisme de mise en œuvre et des garanties pour la sécurité des passagers civils, sur la base de trois jours de discussions et d’options présentées par les parties.

De son côté, Grundberg a déclaré : « Il est encourageant que les deux parties se soient rencontrées en face à face pour discuter de la question de l’ouverture des routes pour la première fois depuis des années, appelant les deux parties à conclure rapidement leurs délibérations internes et à obtenir des résultats positifs pour le peuple yéménite ».

La levée des restrictions à la liberté de circulation des personnes et des biens ne doit pas seulement avoir un effet positif en levant les souffrances des Yéménites et en redynamisant leur économie, mais aussi contribuer à renforcer la confiance dans le processus politique.

L’Envoyé spécial du Secrétaire général au Yémen, Hans Grundberg, et son équipe ont fait des efforts pour éviter que les négociations sur l’ouverture des routes n’aboutissent à Ta’izz et dans d’autres provinces.

Le chef de l’équipe de négociation du Gouvernement légitime, Abdul Karim Sheban, a publié une déclaration avant-hier, dans laquelle il a confirmé que la délégation du Gouvernement avait présenté sa vision des routes et des lignes à ouvrir, en notant que la délégation des Houthis avait refusé de les « convaincre par tous les moyens logiques et objectifs » après deux jours de discussions difficiles, et qu’elle avait présenté une proposition des Houthis concernant un « ancien couloir montagneux préparé pour le passage des ânes et des chameaux », à 30 kilomètres de la ville, qui n’était pas valable pour le passage des véhicules.

Le chef de la délégation gouvernementale a accusé les Houthis d’intransigeance, de tergiversation et de non-réponse « pour alléger les souffrances de cinq millions de personnes dans la province de Ta’izz, bien que les Houthis aient obtenu tout ce qu’ils voulaient pour ouvrir l’aéroport de Sanaa et le port d’al-Hudaydah pour l’entrée des produits pétroliers, imposer des dizaines de milliards de taxes sur ces produits dérivés et l’adoption de passeports illégaux, dont la mise en œuvre devait avoir lieu en même temps que le retrait du siège et l’ouverture incontrôlée des routes, qui se poursuivent depuis huit ans », selon la déclaration.

Sheban recommande la fin du dialogue direct avec les Houthis si ceux-ci « ne réagissent pas à l’ouverture des routes et des lignes officielles qui relient Ta’izz aux autres provinces ».

Les observateurs des affaires yéménites considèrent que le dossier du siège de Ta’izz est devenu la pierre angulaire du succès de la politique yéménite.

Les négociations en Jordanie ont commencé il y a quelques jours entre le gouvernement et la milice pro-iranienne pour compléter la proposition de trêve internationale annoncée le 1er Avril dernier, avec l’objectif de lever le blocus de la province de 5 millions d’habitants.

Cette réunion a été retardée par le refus des Houthis de désigner leurs représentants au Comité d’ouverture des routes, avant leur retour et le nom de leurs représentants qui sont arrivés dans la capitale jordanienne mercredi dernier.

Toutefois, les milices continuent d’entraver le dossier de Ta’izz, assiégé, malgré l’ouverture de l’aéroport de Sanaa et du port d’al-Hudaydah pour l’accès aux produits pétroliers.

Cette évolution se produit au moment où le gouvernement yéménite avertit que la ville de Ta’izz continue d’être assiégée par les milices des Houthis et craint une famine.

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