Tunisie-Ghannouchi: Poursuite de l’enquête dans le cadre des affaires de déportation de terroristes et de blanchiment d’argent
À la suite de l’audition et de l’interrogatoire, une source judiciaire a confirmé que le « juge d’instruction du Pôle judiciaire de la lutte contre le terrorisme (tribunal compétent) avait décidé de maintenir le chef des Frères Rached Ghannouchi en liberté lors de l’enquête sur la déportation de terroristes dans les foyers de terrorisme et de conflit » et a demandé au représentant du ministère public de délivrer une carte de dépôt à Ghannouchi, mais le juge d’instruction a décidé de le maintenir en liberté.
Enquête sur Ghannouchi
Fin septembre, le juge d’instruction décide de reporter l’audition de Ghannouchi au 28 novembre, et de reporter au 19 décembre prochain l’audition de l’ancien chef du gouvernement Ali Larayedh. En cas de libération conditionnelle, les membres de frères Habib Ellouze et Mohamed Frikha sont retenus. Fin 2021, Fatima El Masdi, ancien membre de la commission parlementaire, a intenté une enquête sur les réseaux impliqués dans le recrutement et l’affectation de jeunes dans des foyers de tension, connus sous le nom de « déportation de terroristes » dans lequel 817 personnes sont accusées. À la fin de 2016, la Tunisie a mis en place une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les réseaux impliqués dans le recrutement et l’utilisation de jeunes dans les foyers de tension dans le monde, afin de participer aux combats en tant qu’organisations terroristes. Le 27 juin dernier, la justice tunisienne a émis une ordonnance interdisant le voyage de Ghannouchi. Dans le cadre d’une enquête sur les assassinats politiques de 2013, des sources officielles et de sécurité ont estimé que près de 6 000 Tunisiens étaient allés en Syrie et en Irak au cours de la dernière décennie pour rejoindre des groupes terroristes, dont l’EI.
L’implication de Ghannouchi et Jebali
De leur côté, les autorités tunisiennes ont annoncé que la justice antiterroriste avait ordonné le gel des fonds et des comptes bancaires de dix personnalités, y compris Ghannouchi et l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali. Le 19 juillet 2022, Ghannouchi est convoqué pour une enquête sur une affaire de blanchiment d’argent et de corruption, alors que Ennahdha nie les accusations portées contre son chef, le pouvoir judiciaire tunisien a décrété le 27 juin 2013 l’interdiction de Ghannouchi de voyager dans le cadre d’une enquête pour assassinat politique.
Dirigeants d’Ennahdha
Dans le même ordre d’idées, ce dossier est suivi par des dirigeants d’Ennahdha ainsi que de Ghannouchi, notamment l’ancien Ministre de l’Intérieur Ali Larayedh et le chef Habib Ellouze, ainsi que l’ancien député et homme d’affaires Mohamed Frikha, et des responsables de la sécurité qui ont assumé des responsabilités au sein du Ministère de l’Intérieur pendant le règne de la Troïka dirigée par Ennahdha entre 2011 et 2014. Ennahdha est soupçonné d’avoir incité des jeunes à s’enrôler dans des foyers de tension et de terrorisme à l’étranger, par l’intermédiaire de mosquées et d’associations, pendant son mandat, entre 2011 et 2014, alors que les réseaux d’infiltration étaient actifs et que le nombre d’extrémistes s’était accru.
Fichier volumineux
De son côté, Hazem El Kassoury, analyste politique tunisien, explique que le fichier de déportation est un fichier lourd de poids lourd qui exige sa décomposition d’un haut niveau de professionnalisme, avec une ombre internationale et un lien étroit avec l’organisation des Frères et d’autres pays.
El Kassoury a ajouté : « L’enquête sur Ghannouchi n’est qu’un chapitre de l’auto-flagellation d’une organisation qui a recours au terrorisme comme moyen de renverser des régimes nationaux qui ont joué un rôle dans l’indépendance nationale, et fait remarquer que les réseaux d’infiltration sont un réseau terroriste associé à des fonds contaminés dans le monde entier et qui exige une coopération internationale intense pour mettre en évidence la véritable richesse de Ghannouchi ».