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Nucléaire: L’Iran envisage une reprise des négociations


Alors que l’Iran a annoncé son accord pour reprendre les négociations sur son programme nucléaire avec la communauté internationale (5+1) à la fin du mois de Décembre, en présence des Etats-Unis eux-mêmes, un certain nombre de questions se posent maintenant sur les raisons et les pressions qui l’ont poussé à accepter un retour aux négociations, et à abandonner complètement les conditions préalables que la nouvelle équipe de négociation iranienne lui proposait d’accepter.

Les négociations sur le programme nucléaire iranien avec la communauté internationale étaient au point mort depuis la fin du mois de Juillet dernier, avec l’élection du nouveau président radical, Ebrahim Raïssi.

Depuis lors, le nouveau gouvernement iranien a mis en place un ensemble de conditions pour reprendre les négociations, dont cinq ont été déclarées par la partie iranienne comme étant irrévocables.

Les cinq conditions étaient la levée par les États-Unis de toutes les sanctions contre l’Iran et l’annulation de toutes les sanctions, même symboliques, contre les personnalités iraniennes, dont le leader iranien. La troisième condition était qu’aucune autre question ne soit discutée lors des négociations sur le programme nucléaire iranien, notamment le profil du programme de missiles balistiques et les comportements de l’Iran dans la région, plus que le déblocage de fonds iraniens par l’administration américaine précédente et l’adoption de mesures pour empêcher toute partie de se retirer unilatéralement du futur accord nucléaire.

La détermination de l’Amérique et le rythme croissant de la coopération avec ses alliés régionaux ont été le principal motif de la partie iranienne d’abandonner ses conditions préalables, comme l’a expliqué l’écrivain et chercheur Aras faeiq.

Faeiq déclare : « Il y a quelques semaines, lors de négociations bilatérales avec Israël, les États-Unis parlaient du plan B pour traiter avec l’Iran si l’approche diplomatique échoue, et des centaines d’actions de terrain en sont la preuve, notamment des patrouilles de bombardiers américains au-dessus des zones sans influence au Moyen-Orient. Cela a conduit l’Iran à réfléchir plus sérieusement aux conséquences de l’obstruction diplomatique, qui pourrait conduire à tout moment à une catastrophe militaire».

En outre, la nouvelle administration américaine n’a pas montré de réticence à lever les sanctions de l’administration précédente, malgré toute la clémence dont elle a fait preuve à l’égard de l’Iran et toutes les critiques qu’elle a adressées à l’administration américaine précédente. Elle a quand même maintenu les sanctions qu’elle avait appliquées, et même augmenté celles qui ont été prises au cours des dernières semaines, en particulier à l’encontre des institutions et des équipements militaires iraniens. La prescription a laissé le sentiment irrésistible de l’impossibilité pour l’Amérique de répondre à cette demande.

La fermeté démontrée par les puissances internationales vis-à-vis de l’Iran, et leur refus d’accepter l’une quelconque des conditions préalables demandées par l’Iran, ont été rajoutés à une série de conditions internes qui ont exercé une pression supplémentaire sur l’autorité au pouvoir dans le pays, comme l’explique le chercheur iranien Nimraz Babakur.

Babakur dit : « L’Iran pensait qu’une sorte d’intransigeance pourrait conduire une administration démocratique à remettre en cause le marché que l’Iran avait passé avec l’administration du président Obama il y a sept ans, quand elle avait reçu environ 100 milliards de dollars, et à sortir le régime iranien de l’accumulation de la crise économique. Cela ne s’est pas produit, et le gouvernement américain n’a même pas approuvé les 10 milliards de dollars demandés par l’Iran, et a fait preuve de fermeté envers des pays qui transcendent les sanctions économiques, comme la Corée du Sud ».

Au même temps, Nimraz continue : « C’était un motif fondamental de crises intérieures étouffantes, telles que le retour de la possibilité de manifester à cause de la crise des hydrocarbures, la baisse des prix de la monnaie iranienne, l’invasion de la sécheresse et de la désertification dans les différentes régions du pays et l’augmentation du nombre de blessés et de victimes de l’épidémie de Corona. Ces situations menacent la stabilité de l’ensemble du système de gouvernance ».

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