Moyen-Orient

Massacre de Rafah: L’administration Biden toujours coincée dans le « seuil critique »

La frappe israélienne sur Rafah ravive les tensions américano-israéliennes


La frappe israélienne sur un camp de réfugiés à Rafah dimanche dernier a ramené les ententes entre les États-Unis et Israël à la question du « seuil critique ».

Deux responsables américains ont déclaré au site américain « Axios » que l’administration de Joe Biden évalue toujours si la frappe israélienne qui a tué au moins 45 réfugiés palestiniens dans un camp à Rafah dimanche dernier constitue une violation du « seuil critique » fixé précédemment par le président américain.

Biden avait menacé plus tôt ce mois-ci de suspendre la livraison de certaines armes offensives fabriquées aux États-Unis si Israël entrait dans les zones peuplées de Rafah, une ville située au sud de Gaza et considérée comme le dernier bastion du Hamas, où vivent plus de 1,5 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre.

Des responsables américains ont ensuite précisé qu’une crise humanitaire due au déplacement massif de civils de Rafah pourrait également constituer une violation du seuil critique de Biden.

La frappe aérienne de Rafah : un événement tragique

La frappe aérienne de dimanche dernier à Rafah a été l’incident le plus meurtrier dans cette ville depuis le début de l’offensive israélienne début mai, selon les responsables de la santé de Gaza, des femmes et des enfants étant parmi les victimes.

La frappe est survenue deux jours après que la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de cesser immédiatement les opérations militaires à Rafah.

L’armée israélienne a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête opérationnelle sur la frappe aérienne, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié la mort des civils de « tragique erreur ».

Réaction américaine

Un responsable américain a déclaré à « Axios » que la Maison-Blanche cherche à déterminer exactement ce qui s’est passé afin de décider si les circonstances justifient une action potentielle des États-Unis.

Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche a déclaré à « Axios » que « l’administration Biden travaille activement avec l’armée israélienne et les partenaires sur le terrain pour évaluer ce qui s’est passé ».

Il a ajouté que les images dévastatrices qui ont suivi la frappe israélienne à Rafah, tuant des dizaines de Palestiniens innocents, sont « déchirantes ».

Il a poursuivi en disant qu’« Israël a le droit de poursuivre le Hamas… mais comme nous l’avons clairement indiqué, Israël doit également prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils ».

Discussions de Sullivan

Dans les jours précédant la frappe aérienne catastrophique, les responsables de la Maison-Blanche estimaient avoir réussi à influencer de manière significative les plans opérationnels d’Israël à Rafah afin de prévenir de lourdes pertes civiles, selon trois responsables américains.

Cela faisait suite à des consultations de plusieurs heures menées par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, en Israël la semaine dernière, concernant l’opération à Rafah.

Ces discussions comprenaient un briefing détaillé du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et du chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi.

Un haut responsable américain a déclaré que Sullivan pensait que de nombreuses préoccupations de l’administration américaine avaient été prises en compte dans les plans actualisés d’Israël pour Rafah et qu’il était possible de voir comment l’opération pouvait être menée sans dépasser les « lignes rouges » établies par Biden.

Cette évaluation a conduit les États-Unis à réduire leur opposition à l’expansion des opérations israéliennes à Rafah, y compris la frappe aérienne de dimanche.

Un responsable américain a déclaré que l’incident de Rafah augmenterait probablement la pression politique sur Biden pour qu’il modifie sa politique concernant la guerre à Gaza.

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