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Le mouvement Ennahdha s’efforce à maintenir le pouvoir: Nouveau parti, Nouveau départ


Une nouvelle manœuvre par laquelle les Frères de Tunisie tentent de revenir sur la scène politique du pays se dessine après l’annonce par le dirigeant dissident du mouvement Ennahdha Abdellatif Mekki de la création d’un nouveau parti politique avec la même idéologie et les mêmes objectifs.

Mekki n’a pas nié l’inauguration du Parti, à l’instar du mouvement Ennahdha qui s’en devient paria de manière ouvert, affirmant dans des communiqués de presse qu’il s’efforce avec les chefs dissidents du mouvement de créer une nouvelle entité politique, sans en révéler beaucoup d’autres.

Des sources tunisiennes bien informées ont affirmé que les discussions pour la création du nouveau parti avaient eu lieu en présence de Rached Ghannouchi, le leader du mouvement des Frères Musulmans, et non un mouvement de dissidence comme les Frères musulmans s’efforçaient de le promouvoir.

L’appel des Frères à former un nouveau parti s’inscrit dans le cadre d’un plan concerté par toutes les parties pour préserver une place pour les forces de Frères dans l’équation politique du pays, loin de la renaissance impopulaire de ces derniers mois.

Selon les sources, Samir Dilou, le chef démissionnaire, dirigera le nouveau parti avec ses collègues Abdellatif Mekki et Mohamed Ben Salem, ainsi qu’avec plusieurs membres de la Chambre des représentants suspendue comme Jamila Ksiksi, Toumi Hamrouni, Rabab Latif et Noussayba Ibn Ali.

Selon les sources, un comité de dirigeants et d’autres personnalités politiques examinent les procédures légales et préliminaires à la création du parti, telles que définies par la Constitution tunisienne et par la loi sur l’organisation des partis.

 

Tout est encore à l’examen, en attendant que la situation politique du pays soit suffisamment stable pour permettre l’installation et la propagande des partis, en particulier compte tenu des informations quasi confirmées selon lesquelles la Constitution pourrait être amendée.

Le mouvement Ennahdha connaît un déclin sans précédent de sa popularité, comme l’ont montré plusieurs sondages récents, en dépit de la confiance croissante des citoyens envers le Président Kaïs Saïed et de leur soutien massif à ses décisions.

Selon l’analyste politique tunisien Nizar Jelidi, le nouveau parti n’est probablement que la prolongation du mouvement Ennahdha qui est politiquement et publiquement assiégé après les actions du 25 Juillet dernier, qui ont été dictées par la volonté du peuple et par la justice que les Tunisiens réclament tant.

Jelidi proclame que la renaissance était censée se diviser en deux partis, avec la même idéologie, de sorte que Ghannouchi reste le président, que l’autre est formé par les chefs du mouvement qui ont annoncé leur démission au cours de la période précédente, et qu’il s’agirait d’une tentative de contenir la rue tunisienne et de gagner un nouveau terrain politique.

Tout en notant que le conflit actuel d’Ennahdha n’est pas nouveau, il a fait son apparition au grand jour en même temps que l’évolution politique du pays, la défaite de la Renaissance et le déclin de sa popularité dans la rue tunisienne.

Les 113 membres du parti démissionnent en masse début Août dernier, à cause de ce qu’ils décrivent comme des politiques déficientes et le maintien de Rached Ghannouchi à la tête de la Renaissance, tout en lui reprochant l’échec politique du mouvement au cours des dernières années.

La politique de la renaissance a plongé le pays dans des crises et des privations, qui ont conduit le président Kaïs Saïed à annoncer des mesures correctives le 25 Juillet dernier, avec un gel du fonctionnement du parlement, la levée de l’immunité de ses membres, la destitution de certains de ses fonctionnaires et le lancement d’un processus complet de purge et de reddition des comptes.

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