Le changement climatique affaiblit la capacité des structures en Sibérie à résister au réchauffement
En Sibérie, la fonte du « permafrost » expose la région à de nombreux risques en raison des dommages causés par le réchauffement aux structures et aux infrastructures. Cela a incité les autorités locales à développer des mécanismes pour prédire les conséquences du réchauffement et du changement climatique.
Yakoutsk en Sibérie, avec une population d’environ 350 000 habitants, est la plus grande ville du monde sur une couche de pergélisol.
Il y a une réalité qui comporte de nombreux risques résultant de la fonte des glaces, notamment l’incapacité des bâtiments à résister au réchauffement climatique. Les conditions climatiques uniques entourant Yakoutsk imposent des cadres spécifiques pour les méthodes de construction, en tenant compte des caractéristiques du sol local et des différences de température significatives qui peuvent survenir.
Yakoutsk a connu des opérations de construction actives ces dernières années, ce qui met déjà une pression, car la plupart des techniques de construction adoptées impliquent de planter des pieux dans le sol gelé. Ces pieux permettent la ventilation sous le bâtiment et empêchent le sol de se réchauffer.
L’installation de ces pieux à une profondeur de 6 mètres était suffisante dans les années 1960, mais les conditions climatiques changeantes et leur impact sur la température du sol exigent maintenant une installation à des profondeurs plus importantes, sinon les structures deviennent instables, développant des fissures.
Sergueï Stepanov, directeur du Laboratoire de prévisions informatiques de l’Extrême-Orient de l’Université fédérale de l’Extrême-Orient en Russie, a commenté la question, déclarant : « Nous avons commencé à surveiller des cas d’urgence dans certaines installations qui menacent leur structure parfois, surtout avec le mouvement de construction actif en Sibérie. À mon avis, cela est dû à des facteurs climatiques et à leurs interactions avec d’autres facteurs. Le sol local est composé de couches ; la couche supérieure fond en été et gèle en hiver, environ trois mètres à Yakoutsk. »
Stepanov a ajouté: « Cette couche de sol gelé est suivie du pergélisol, ce qui explique la profondeur à laquelle les pieux sont installés, en fonction de la résistance de la couche de glace dont nous parlons. »
Le laboratoire, responsable de la recherche de Stepanov, se spécialise dans le développement de prévisions informatiques tridimensionnelles, anticipant ce qui se passera pour les bâtiments de la région dans les années à venir. Les experts estiment la possibilité de construire un bâtiment ou non, à cet endroit ou à cet autre.
Pas loin de cela, d’autres recherches tout aussi importantes se poursuivent, se concentrant sur l’étude et le développement des matériaux utilisés dans la construction sur la base des données disponibles.
Le chercheur dans le domaine des structures en béton, Timour Nazarov, explique cela, déclarant : « Nous étudions la réaction de différents types de structures en béton utilisées dans la construction aux changements climatiques et à leurs aspects. Nous déterminons la durabilité des structures en laboratoire en les exposant à différentes conditions et températures. Certaines peuvent conduire à des fissures et à la rupture d’une partie des matériaux étudiés, tandis que les indicateurs de tolérance augmentent dans une autre partie. Tout cela nous aide à comprendre ce qui se passe pour la composition des structures en béton sous l’influence du réchauffement, car la fonte du pergélisol se reflète sur ses propriétés à ce point ou à un autre. »
Les défis du réchauffement et l’équivalent de la densité de la construction en Sibérie peuvent aggraver les problèmes liés au logement et à l’infrastructure de la région, compliquant les moyens de les préserver à l’avenir.
Les attentes suggèrent la nécessité de prendre davantage de mesures pour freiner la volatilité climatique, en plus de celles actuellement en vigueur. Certaines de ces mesures se présentent sous la forme de tuyaux noirs installés à côté d’une partie importante des bâtiments pour refroidir le sol en y injectant de l’air froid jusqu’à ce qu’il atteigne le point de congélation.
