Après le sit-in des partisans d’al-Sadr, le pouvoir judiciaire prend une décision urgente
Mercredi, le Conseil suprême de la magistrature et la Cour suprême fédérale d’Irak ont annoncé la suspension des travaux du Conseil, ainsi que de plusieurs organes judiciaires du pays, en réponse au sit-in lancé par les partisans du courant sadriste devant le Conseil.
Dans une déclaration, le Conseil de la magistrature de l’Iraq a déclaré que la décision de suspendre l’action avait été prise pour protester contre « des actes inconstitutionnels et illégaux », en référence au sit-in des partisans du courant sadriste.
Les partisans du leader sadriste Moqtada al-Sadr avaient déjà entamé aujourd’hui un sit-in devant le siège du Conseil supérieur de la magistrature à Bagdad. Il s’agit du deuxième sit-in, après un sit-in qui a duré plusieurs semaines au siège du Parlement, dans une tentative de faire pression pour dissoudre le parlement comme moyen de mettre fin à la crise politique qui s’étend dans le pays.
Le Conseil de la magistrature a déclaré que « le gouvernement et l’organe politique derrière le sit-in étaient légalement responsables des conséquences de ce sit-in ».
Le Conseil déclare que les partisans d’al-Sadr veulent faire pression sur la Haute Cour fédérale pour qu’elle statue sur la dissolution de la Chambre des représentants.
En conséquence, les participants à la réunion ont décidé que le Conseil supérieur de la magistrature et la Cour suprême fédérale suspendraient leurs travaux et les tribunaux du Conseil.
Réactions
Le barreau iraquien a publié une déclaration dans laquelle il a réaffirmé sa position en faveur de la justice iraquienne et annoncé la suspension du barreau en même temps que la décision judiciaire.
Il a appelé les partis politiques à « comprendre la gravité de l’absence de protection de la justice, qui nous conduirait à perdre les fondements les plus importants de l’édification d’un État constitutionnel ».
Pour sa part, le Président du Parlement iraquien, Mohamed Al-Halbousi, a déclaré : « Nos rivalités ne devraient pas être avec la justice ».
Les origines de la crise politique en Irak remontent aux élections parlementaires d’octobre dernier.
Après ces élections, au cours desquelles le courant sadriste a obtenu le plus de sièges, les forces politiques n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la forme du nouveau gouvernement et sur l’élection d’un nouveau président.
Depuis la fin du mois de Juillet dernier, des partisans d’al-Sadr se sont rassemblés au siège du parlement irakien dans le Secteur vert au centre de Bagdad.
Plus tard, les partisans du Cadre de coordination, l’adversaire d’al-Sadr, ont entamé un autre sit-in hors des murs de cette région pour affirmer sa position consistant à former un gouvernement de services avant les premières élections qu’il convoiterait selon les conditions.