Politique

Une initiative kurde pour sécuriser les frontières du nord de la Syrie avec des forces américaines et françaises


On ignore dans quelle mesure la Turquie acceptera l’initiative kurde, étant donné qu’Ankara travaille depuis des années à sécuriser ses frontières face aux menaces venant de Syrie, tout en s’engageant à détruire les Unités de protection du peuple (YPG).

Ilham Ahmed, coprésidente du Département des affaires étrangères de l’administration kurde, a déclaré que des discussions étaient en cours pour sécuriser les frontières du nord de la Syrie avec des forces américaines et françaises. Elle a souligné que la France est sollicitée pour aider à établir de bonnes relations avec la Turquie dans le cadre d’efforts visant à désamorcer un conflit entre la Turquie et les forces kurdes syriennes soutenues par l’Occident.

Ahmed a précisé que l’administration autonome était prête à confier aux forces de la coalition américano-française la responsabilité de sécuriser les frontières nord de la Syrie, selon la chaîne TV5 Monde.

Ankara menace de lancer une offensive transfrontalière dans le nord-est de la Syrie contre les Unités de protection du peuple si le groupe ne répond pas aux exigences turques. La Turquie considère les YPG, qui dirigent les Forces démocratiques syriennes (FDS), comme une organisation terroriste liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion contre l’État turc depuis 40 ans.

La chaîne TV5 Monde a rapporté qu’Ilham Ahmed a déclaré : « Les États-Unis et la France peuvent réellement sécuriser complètement les frontières. Nous sommes prêts à ce que cette coalition militaire assume cette responsabilité. »

Elle a ajouté : « Nous demandons aux Français d’envoyer des troupes sur ces frontières pour sécuriser la zone démilitarisée, nous aider à protéger la région et établir de bonnes relations avec la Turquie. »

Cependant, l’acceptation de cette initiative par la Turquie reste incertaine, compte tenu des efforts d’Ankara pour sécuriser ses frontières et de son engagement à détruire les YPG.

Ahmed a déclaré : « Une fois que la France pourra convaincre la Turquie d’accepter sa présence aux frontières, nous pourrons entamer un processus de paix. Nous espérons que tout sera réglé dans les prochaines semaines. »

Un responsable, au fait de la situation, a confirmé que des discussions étaient en cours, mais a refusé de révéler leur avancement ou leur faisabilité.

Le ministère de la Défense turc a réaffirmé aujourd’hui, jeudi, que ses forces armées sont déterminées à poursuivre les opérations transfrontalières, sauf si les groupes qualifiés de terroristes déposent leurs armes, tout en respectant l’intégrité territoriale de la Syrie.

Les Kurdes, qui ont joué un rôle clé dans la lutte contre l’organisation État islamique, ont établi des institutions éducatives, sociales et militaires. Ils ont cherché pendant des années à préserver leurs acquis, malgré les accusations de « séparatisme » portées contre eux par l’ancien régime syrien.

Depuis 2016, la Turquie a mené plusieurs opérations militaires dans le nord-est de la Syrie, permettant à ses forces de contrôler une vaste bande frontalière. Cependant, les tensions restent vives entre Ankara, les Kurdes syriens et leurs alliés occidentaux.

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