Washington renforce sa présence dans le nord de la Syrie pour contrer l’influence russe

L’armée américaine a envoyé des renforts militaires à ses bases déployées dans la province de Hassaké en Syrie, qui sont sous le contrôle des forces démocratiques syriennes compte tenu de la tension croissante entre les troupes russes et américaines.

Selon des sources locales, les renforts américains, composés de blocs militaires et logistiques et d’une quarantaine de machines, sont entrés dimanche soir à la porte Al-Walid, en Irak et en Syrie.

Les renforts militaires, qui comprennent des véhicules blindés, des camions-citernes et de grandes quantités de munitions, ont été acheminés vers les bases et les points militaires des forces américaines dans les régions de Ramillan, Tell Beydar et Al-Chaddadeh, dans la province de Hassaké, au nord-ouest de la Syrie.

En octobre 2019, alors que les forces turques poursuivaient les militants kurdes dans le nord de la Syrie, les forces américaines se retirèrent de la région pour renforcer leur présence autour des sources de pétrole dans le nord-est de la Syrie.

Les États-Unis cherchent à contrer l’influence russe en Syrie pour isoler Moscou sur le plan international, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine en février 2021.

La semaine dernière, le site d’information britannique Middle East a confirmé, citant un commandant militaire américain, que Washington avait envoyé un système de missiles Hymars en Syrie, tout en niant qu’ils aient été envoyés aux forces démocratiques syriennes.

Au mois d’avril, l’Égypte a rejeté une demande de l’Amérique consistant à fermer son espace aérien aux avions russes, comme l’a rapporté le Wall Street Journal américain citant des responsables américains, faisant valoir que Washington avait également adressé des invitations à l’Irak, à la Turquie et à la Jordanie afin de limiter le survol des avions russes vers la Syrie.

La Russie accuse à son tour les États-Unis d’avoir fomenté une déstabilisation des zones sous contrôle du régime syrien, notamment la capitale, Damas.

Les forces russes ont mis en garde contre les tentatives de l’armée américaine d’entrer en contact avec elles le mois dernier, accusant les pilotes américains de « violations flagrantes » du protocole destiné à éviter un conflit entre les deux superpuissances en activant des chasseurs américains pour les armer contre leurs avions au-dessus de la Syrie.

Selon les services de renseignement russes, ce projet américain impliquerait des activistes soutenus par Washington qui agiraient avec des cellules secrètes de groupes de guérilla pour mener des opérations subversives et des attaques contre des institutions gouvernementales et des lieux publics surpeuplés.

Il n’est pas certain que les actions militaires américaines soient en lien avec le soutien des forces démocratiques syriennes, qui comptent pour une opération militaire turque visant leurs zones de contrôle après la réélection du président turc Recep Tayyip Erdoğan.

La Russie est intervenue dans la guerre civile syrienne en 2015, donnant un coup de main au président Bachar el-Assad. Depuis lors, Moscou a étendu ses installations militaires dans le pays à une base aérienne permanente et à une base navale.

Les États-Unis sont à la tête d’une coalition contre l’État islamique, et ont mené des frappes aériennes en Syrie contre ses positions, tuant plusieurs de ses principaux dirigeants.