Un traitement naturel à base de feuilles d’olivier
L’endométriose provoque de très fortes douleurs et peut entraîner une stérilité. Cette maladie est causée par la migration des cellules endométriales en dehors de l’utérus. « Il n’existe actuellement aucun traitement définitif de l’endométriose, même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer la progression de cette maladie pendant plusieurs années selon les cas.indique l’association EndoFrance.
L’hormonothérapie consiste à bloquer la production d’oestrogènes, une hormone sexuelle féminine liée aux fonctions de reproduction et impliquée dans l’endométriose. «Cependant, les traitements actuels de l’endométriose ont une faible efficacité, un taux élevé de récidive et provoquent des effets indésirables dans d’autres tissus affectés par les oestrogènes.», note Sang Jun Han, professeur à la Baylor School of Medicine (États-Unis) et auteur de la recherche sur l’endométriose. Avec son équipe, il a découvert qu’un composé présent dans les feuilles d’olivier permettait de traiter l’endométriose, tout en limitant le risque d’effets secondaires. Leurs résultats sont publiés dans la revue spécialisée Journal of Biomedical Science.
Endométriose : ciblage des récepteurs plutôt que des oestrogènes
Les scientifiques américains sont partis d’une observation : comme l’endométriose dépend des oestrogènes, la maladie est probablement liée aux récepteurs de cette hormone dans le corps, ER-alpha et ER-bêta. Dans des travaux antérieurs, ils ont démontré que le récepteur ER-bêta contribue à la progression de l’endométriose. «Ces résultats suggèrent que la suppression sélective de l’activité ER-bêta pourrait aider à traiter la maladie sans les effets secondaires des thérapies hormonales actuelles ciblant ER ER-alpha.», estime l’un des auteurs de cette nouvelle recherche, le Dr Yuri Park.
Oleuropéine, un traitement naturel de l’endométriose
L’équipe scientifique a recherché des substances naturelles pouvant agir sur ces récepteurs et être utilisées dans des thérapies non hormonales. Ils ont ainsi découvert que l’oleuropéine, un composant naturel présent dans les feuilles d’olivier, inhibe l’activité ER-beta, mais pas celle de ER-alpha. Le composé aide à bloquer la croissance des lésions endométriosiques chez la souris. «Le traitement à l’oleuropéine n’a pas été toxique pour le foie et n’a pas affecté la capacité des souris femelles à avoir une progéniture», précise Sang Jun Han. Chez les souris présentant une endométriose, l’utilisation de l’oleuropéine a amélioré le taux de fécondité. Si ces résultats sont prometteurs, ils devront être confirmés dans des études sur l’homme, avant de permettre le développement de nouveaux traitements contre l’endométriose.