Turquie – Erdoğan a-t-il utilisé des armes chimiques contre les Kurdes en Irak ?
Après que les médias turcs et internationaux aient publié des vidéos démontrant que l’armée turque avait utilisé des armes chimiques contre les Kurdes dans le nord de l’Irak, les accusations continuent à s’étendre au sein du parlement turc, le dernier en date étant l’opposition parlementaire du parti républicain du peuple turc, Sijen Tanri Kulu, qui accuse l’armée d’utiliser des armes chimiques contre des éléments du Parti séparatiste des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans la région du Kurdistan au nord de l’Irak.
Lors d’un tweet, Tanri Kulu a annoncé qu’il présenterait au Parlement une note d’information sur la validité des photos circulant à ce sujet, comme l’a indiqué le journal turc Zaman.
Tanri Kulu a déclaré avoir vu des images et des vidéos émouvantes de personnes tuées par des attaques chimiques présumées.
Selon le député, « les armes chimiques constituent un crime contre l’humanité, et il est étrange que les autorités turques ne fassent pas de déclarations officielles sur ces allégations ».
Dans le même ordre d’idées, la Présidente de l’Union des médecins turcs, Shabnam Korar Venganje, a affirmé, au cours d’une émission en direct sur une chaîne de télévision proche des travailleurs kurdes, que les forces turques avaient utilisé des armes chimiques.
Venganje a affirmé qu’elle avait examiné les corps des travailleurs kurdes. Elle a déclaré: « J’ai déjà examiné les corps et il était évident qu’un gaz toxique paralyse directement le système nerveux ». Il existe de nombreuses armes chimiques, et malgré leur interdiction, nous surveillons malheureusement leur utilisation dans les confrontations. Une enquête approfondie des autorités turques est nécessaire.
L’Association internationale des médecins pour la prévention d’une guerre nucléaire, une association non partisane de groupes médicaux dans plus de 60 pays, a envoyé une mission dans le nord de l’Irak à la fin septembre dernier.
Dans un rapport publié par l’Agence France Presse, l’Association a déclaré que « des preuves indirectes d’éventuelles violations de la Convention sur les armes chimiques ont été découvertes ».
Selon le rapport, « les matières trouvées près d’une zone abandonnée par l’armée turque comprenaient des conteneurs d’hydrochlorhydrique et des matières blanches qui pouvaient servir à produire du chlore, un agent classique des armes chimiques ».
Selon les informations, au moins 17 personnes ont été tuées au moyen d’armes chimiques lors d’attaques dans la province du Kurdistan au cours des deux derniers mois.
En retour, la présidence turque et le parti au pouvoir ont nié hier l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque contre le PKK.
Le porte-parole de l’AKP, Ömer Çelik, a déclaré que « ceux qui accusent les Forces armées turques d’utiliser des armes chimiques font partie d’un réseau de calomnies inoffensif ».
Pour sa part, le Ministère turc de la défense a nié la validité des « allégations » d’utilisation d’armes chimiques par les forces armées, qui ont été diffusées par PKK par des médias qui lui sont loyaux, selon l’Agence anatolienne.
Selon une déclaration du Ministère, « nos forces armées n’utilisent pas les munitions interdites par la loi et les accords internationaux et ce type de munitions n’est pas présent dans les stocks des forces armées turques ».
