Grand Maghreb

Libye – Les affrontements à Tripoli reprennent


L’État libyen vit des moments difficiles depuis les affrontements violents entre les milices d’Abdel Hamid Dbeibah et de Fathi Bachagha, sur invitation de la communauté internationale et des États arabes, pour apaiser le climat en Libye et privilégier le langage du dialogue afin de stabiliser l’État et de le protéger des tentatives de sabotage et de destruction.

La Milice de Dbeibah

Des sources militaires libyennes ont révélé des mouvements militaires effectués par des milices fidèles au Président sortant du Gouvernement d’unité nationale, Abdel Hamid Dbeibah, aux alentours de la capitale Tripoli, à la suite d’affrontements avec les forces du Président du Gouvernement de stabilité nationale, Fathi Bachagha, qui ont eu lieu la semaine dernière dans le cadre du redéploiement de ces milices. Les affrontements devraient se renouveler, ajoutant que la Chambre d’opération conjointe a demandé à une milice de remettre toutes ses armes.

L’avertissement de Haftar

Pour sa part, le général Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, a une fois de plus proposé d’intervenir pour régler la lutte de pouvoir à Tripoli entre les gouvernements « d’unité » provisoire, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah, et « de stabilité » parallèle, dirigé par Grima Fathi Bachaga. En parallèle, une visite prévue des présidents des deux chambres du Parlement et de la Chambre haute de l’État, Aguila Salah et Khaled al-Michri, a été annoncée au Caire par Haftar comme son premier commentaire indirect des affrontements de la capitale, Tripoli.

La Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul) a condamné les "discours de haine" qui sévissent dans le pays.

Il a exhorté le Hafr des forces nationales à se réorganiser et à rassembler ses forces pour faire pencher la balance en faveur du peuple. Il a demandé à la population et à l’armée d’inverser la situation avant qu’il ne soit trop tard. Il a déclaré qu’une seule main était capable de briser le régime politique.

Anxiété arabe et internationale

Dans le même ordre d’idées, la Sous-Secrétaire générale aux affaires politiques des Nations unies, Rosemary DiCarlo, craignant la reprise des violences en Libye, où aucun progrès n’a été fait, a ajouté que cette « impasse » constituait une « menace croissante pour la sécurité à Tripoli et dans ses environs, et peut-être pour tous les Libyens », une menace qui a été « vérifiée » quelques jours auparavant. Les Émirats arabes unis ont condamné les récentes violences armées en Libye et ont appelé toutes les parties à cesser immédiatement les opérations militaires, soulignant qu’il importe que tous les groupes armés et milices quittent les zones civiles de Tripoli d’urgence, et d’assurer la sécurité et l’empêcher de nouvelles menaces.

Les Émirats arabes unis ont rappelé à toutes les parties concernées de l’État libyen les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire, en appelant à la plus grande retenue, à l’écoute de la raison et de la sagesse pour sortir de la crise actuelle, et ils ont exhorté les Émirats arabes unis à renoncer à la division, à rétablir le calme et à privilégier le langage du dialogue et l’intérêt national, afin de rétablir la sécurité et la stabilité en Libye, soulignant que la reprise des affrontements et de l’escalade n’était pas une solution et ne ferait qu’anéantir tous les Libyens.

Forces du mal

L’analyste politique libyen Radwan Al-Fitouri a quant à lui confirmé que les événements qui se déroulent dans la capitale libyenne, Tripoli, ne sont pas les premiers et ne seront pas les derniers, en précisant qu’Abdel Hamid Dbeibah ne remettrait pas le pouvoir à Fathi Bachagha, le chef du gouvernement qui lui a été confié. Il a expliqué qu’il y avait quelqu’un qui se tenait derrière Dbeibah pour ne pas avoir pris le pouvoir et tirer profit de sa présence au premier plan des Frères et d’Al Qaïda ainsi que de celle de sa famille. Il a ajouté que les forces du mal se rassemblent autour de Dbeibah pour empêcher la libération de la Libye et la guerre.

L’analyste politique libyen a déclaré que les actes de sabotage et de violence commis au cours des derniers jours et qui devraient être renouvelés, sont principalement dus à l’impasse politique qui règne depuis de nombreuses années, du fait de la présence de ces entités armées, qui ne sont loyales qu’à leurs dirigeants directs et ne se conforment à aucune décision du Gouvernement ou des dirigeants militaires de ce gouvernement, et qui, par conséquent, continueront d’être captives de ces groupes armés.

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