Grand Maghreb

Les Affrontements entre Milices à Tripoli Perturbent l’Ambiance de l’Aïd

Des affrontements entre des combattants du Service de Soutien à la Stabilité et d'autres affiliés au Service de Dissuasion ont eu lieu sur la route de l'aéroport


La capitale libyenne, Tripoli, a été le théâtre de violents affrontements entre plusieurs milices lors du deuxième jour de l’Aïd, jeudi, au milieu des craintes croissantes d’un nouveau glissement du pays vers le cercle de la violence.

Le journal « Portail du Centre Libyen » a rapporté que des témoins ont entendu des coups de feu dans les zones de la route de l’aéroport et de l’île de Madaar, près de l’extension de la rue Jaraba, bien connue dans la capitale Tripoli. Selon les mêmes informations, les combats ont éclaté entre des éléments affiliés au « Service de Soutien à la Stabilité », dirigé par Abdulghani Al-Kikli, et d’autres affiliés à « la Force Judiciaire » du « Service de Dissuasion », sans préciser les raisons.

Des médias ont diffusé des images montrant des habitants fuyant après être sortis pour se promener lors du deuxième jour de l’Aïd, tandis que le département des ambulances et des urgences a appelé tous les citoyens à faire preuve de prudence et à éviter les zones de tension, et à ne sortir de chez eux qu’en cas de nécessité absolue pour garantir leur sécurité.

Ces développements surviennent dans un contexte de tension, notamment après les événements survenus au poste frontalier de Ras Jedir et le bombardement de la résidence du Premier ministre intérimaire Abdel Hamid Dbeibah avec des obus de mortier.

Malgré quelques mouvements récents, notamment à travers les réunions tenues entre des membres du Haut Conseil d’État et du Parlement pour former un gouvernement, ainsi qu’Abdoullay Bathily et la Ligue Arabe, il n’y a pas eu de changement majeur et la situation est restée inchangée.

Les Libyens croient que le refus de certaines forces en Libye occidentale, notamment le Premier ministre de l’Unité Nationale, des lois promulguées par le Parlement sous prétexte de nécessité de les modifier, puis de tenir des élections, est une tentative de continuer à exercer le pouvoir et de s’accrocher aux postes sans privilégier l’intérêt national et du peuple qui souffre de l’influence et de la domination des milices, et fait face à une corruption sans précédent dans les institutions de l’État.

Ce blocage a conduit Bathily à dire lors de sa rencontre avec le maire et les notables de la municipalité de Tarhouna la semaine dernière « que les dirigeants politiques accrochés aux chaises refusent de briser la stagnation politique et refusent de trouver des solutions parce qu’ils bénéficient de cette crise. » Il a appelé les dirigeants libyens à tirer les leçons de l’histoire pour éviter de répéter ses sombres chapitres, appelant à parvenir à un accord politique à travers un dialogue politique et loin de la logique de la violence et des menaces.

Les observateurs estiment que l’escalade de la violence est due à l’augmentation de l’influence des milices et des forces étrangères qui ne souhaitent pas l’unification des institutions libyennes et le dépassement de la phase actuelle de faiblesse et de division.

Le fait de cibler la résidence d’Abdelhamid Dbeibah avec des obus de mortier quelques heures après sa décision de nommer le commandant de la Brigade 444, Mahmoud Hamza, nouveau directeur du renseignement militaire, est un exemple de ce qui pourrait se passer dans un proche avenir en termes de tension sécuritaire et de violence.

Ce développement reflète le rejet d’un groupe de milices de certaines des décisions prises par Dbeibah, qui fait face à des critiques et à des appels à contourner son gouvernement et à former un nouveau gouvernement d’unité en vue d’élections.

De même, les tensions et les affrontements entre milices au poste frontalier de Ras Jedir pour le contrôle des routes de contrebande sont un autre exemple des craintes concernant l’avenir de la Libye et la possibilité de son retour à la violence à tout moment.

Les observateurs soulignent que la présence continue des milices armées constitue le plus grand obstacle à surmonter la situation actuelle, car les dirigeants de ces groupes armés déploieront tous les efforts pour empêcher le désarmement ou l’élimination de leurs armes conformément à tout accord. Et les différentes forces politiques en Libye possèdent des groupes armés pour protéger leurs intérêts, tandis que Dbeibah utilise ces milices pour rester au pouvoir aussi longtemps que possible.

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