Grand Maghreb

La légalité des manœuvres militaires marocaines met fin à une controverse suscitée par les îles Canaries

Paris et les Canaries s'accordent sur l'importance de préserver de bonnes relations avec le Maroc pour l'Espagne et les îles Canaries


Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, a mis fin à la controverse sur les manœuvres militaires menées par le Maroc dans l’océan Atlantique, affirmant qu’elles étaient « tout à fait légales ». Cela reconnaît les droits de Rabat dans les eaux de ses provinces du sud et réfute les allégations contraires ou sceptiques concernant ces droits.

Le Maroc a commencé il y a une semaine l’une des plus importantes manœuvres militaires maritimes, sur les côtes atlantiques entre le Sahara marocain et les îles Canaries, dans le but de permettre à la marine royale marocaine de s’entraîner à protéger les côtes contre diverses menaces, principalement liées au crime organisé, au trafic international de drogues et à la lutte contre l’immigration illégale, tout en se préparant à faire face aux menaces sécuritaires que pourraient connaître les côtes du sud du Royaume.

Clavijo a expliqué que la réunion qu’il a eue mardi avec le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a contribué spécifiquement à améliorer les canaux de communication et de coordination entre les deux gouvernements, soulignant que ces manœuvres se déroulaient dans les eaux marocaines loin des îles Canaries, elles sont donc « tout à fait légales » et ont été notifiées au ministère des Affaires étrangères par le canal habituel, tout comme l’Espagne le fait lors de ses propres manœuvres.

Les manœuvres menées par le Maroc, « d’un seul côté », ont suscité la colère de l’exécutif des îles Canaries contre le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui leur avait demandé depuis février dernier de divulguer les détails de ses entretiens avec la partie marocaine.

Pour sa part, le gouvernement central espagnol a défendu les manœuvres navales lancées par le Maroc, car elles se déroulent dans des « zones bien délimitées » et « très éloignées des eaux espagnoles ».

Le gouvernement central espagnol, par la voix d’Albares, a tenté de dissiper les craintes des responsables des Canaries, y compris des partis d’extrême droite qui ont cherché à exploiter les manœuvres militaires maritimes lancées par le Maroc dans les eaux de ses provinces du sud à des fins politiques, en semant la peur et en dénigrant l’objectif de ces manœuvres.

Selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, Albares et Clavijo ont convenu de l’importance de préserver à l’heure actuelle de bonnes relations avec le Maroc, pour l’Espagne et les îles Canaries, tandis que le chef de la diplomatie espagnole a réaffirmé son « engagement permanent » à traiter toute question liée à la question des îles Canaries.

Quant aux défis environnementaux devenus une source d’hésitation pour les Canaries, les experts affirment que ces manœuvres, tout en cherchant à renforcer l’influence du Maroc et à faire face à tous les défis, le Royaume évoque toujours les questions environnementales et autres dans le cadre de ses engagements internationaux, où il existe un cadre juridique, et le Maroc a pris tout son temps avant de commencer ces exercices militaires, les plus importants depuis des décennies.

Le spécialiste espagnol de la sécurité et des affaires militaires au Centre de recherche sur la défense, Gabriel Cortina, a mené une analyse et une évaluation de l’opération menée par la marine royale le long des côtes du sud, indiquant que l’article 30, en matière de relations internationales, stipule que « l’État souverain peut effectuer les manœuvres qu’il souhaite, quand il le souhaite », donc « n’est pas soumis à une quelconque autorisation », ce qui signifie que le Maroc n’est pas tenu de demander d’autorisation pour mener des manœuvres militaires maritimes dans ses eaux territoriales, ce qui est en contradiction avec les déclarations hostiles faites par le « Peuple » au Sénat espagnol.

Cortina a affirmé que Rabat « peut effectuer les manœuvres militaires qu’il juge appropriées » dans les eaux dont il a la souveraineté », et il s’agit ici des eaux territoriales du Sahara marocain. Selon l’expert espagnol, cette situation est également liée à un changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara et à la reconnaissance par l’ancienne puissance coloniale de la souveraineté de Rabat sur ses provinces du sud, ce qui signifie que le Maroc peut mener les manœuvres qu’il souhaite dans ces eaux en toute tranquillité.

Le journal « El Confidencial » a révélé certaines caractéristiques de ces manœuvres, en se basant sur des documents émanant des délégations de la pêche maritime relevant du ministère de l’Agriculture marocain dans des villes comme Laâyoune ou Dakhla, indiquant que la marine royale marocaine effectuera des manœuvres maritimes dans le sud du pays et dans les eaux du Sahara marocain, du 29 mars au 28 juin, quotidiennement de 7 heures à 20 heures, précisant que « la marine royale marocaine dispose de six frégates et de vingt vedettes, et est l’une des meilleures flottes d’Afrique ».

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