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Le Soudan… La normalisation avec l’Iran suscite des craintes de faire du pays une plateforme pour ses opérations


Au milieu des tensions et des développements régionaux croissants, et après plusieurs mois de combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide qui ont épuisé la plupart des ressources du Soudan, le gouvernement formé par l’armée soudanaise a commencé à organiser des arrangements pour normaliser pleinement ses relations avec l’Iran.

Après une interruption de plus de huit ans, le Soudan a repris ses relations avec l’Iran avec la visite du ministre des Affaires étrangères Ali al-Sadiq Ali à Téhéran au début du mois de février 2024. Après des relations étroites avec Téhéran pendant le règne de l’ancien président Omar al-Bashir au détriment des pays arabes, en particulier l’Égypte et l’Arabie saoudite, les relations ont commencé à se détériorer entre les deux pays depuis 2016, alors que le Soudan était sous le joug des sanctions américaines en raison du soutien du régime de l’ancien Bashir aux islamistes, y compris le défunt chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, ainsi que de ses solides relations avec l’Iran. La visite du ministre soudanais en Iran a soulevé des questions sur la nature de la coopération entre les deux pays, notamment à la lumière de rapports occidentaux sur l’armement par Téhéran de l’armée soudanaise dirigée par le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhan, qui mène une guerre contre les forces de soutien rapide dirigées par le lieutenant-général Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemeti.

Des analystes considèrent que l’orientation du gouvernement formé par l’armée soudanaise vers la normalisation des relations avec l’Iran s’inscrit dans le cadre des efforts de l’armée pour s’appuyer sur de nouveaux alliés alors que la guerre avec les forces de soutien rapide se poursuit.

En échange, la normalisation, selon les analystes, ouvre la voie à l’Iran pour étendre son influence sur le continent africain le long de la côte de la mer Rouge, en face des zones d’influence des Houthis au Yémen, fidèles à l’Iran, ainsi que pour tirer profit à l’avenir des richesses du Soudan, en particulier de l’uranium.

Les observateurs affirment que la normalisation des relations entre le Soudan et l’Iran suscite des craintes non seulement au sein des cercles soudanais, mais également chez les pays du Golfe et les États-Unis, qui craignent l’expansion de l’Iran dans la région de la mer Rouge et de la Corne de l’Afrique, qui est devenue, aux côtés de la plupart des régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, une arène de compétition régionale et internationale.

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