L’accord du « couloir sûr » pour Sinwar : « Bon seulement sur le papier »

« C’est bon sur le papier, mais les chances que le Hamas et son chef l’acceptent sont minces. Ils ne veulent pas d’exil, même si la mesure n’est pas définie comme un exil ou une reddition. »

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C’est ainsi que le journal israélien « Haaretz » a commenté, dans son éditorial de ce vendredi, la nouvelle proposition soumise à l’administration américaine, qui prévoit la libération de tous les otages retenus à Gaza en une seule phase, en échange de la fin de la guerre.

Le journal a indiqué qu’Israël adopterait officiellement le plan si le Hamas montrait sa volonté de coopérer.

Selon le journal, « Gal Hirsch, le responsable gouvernemental chargé de la récupération des otages et des disparus, a présenté une nouvelle proposition à l’administration de Joe Biden concernant un accord avec le Hamas, dans lequel tous les otages détenus à Gaza seraient libérés en une seule étape, en échange de la fin de la guerre. »

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« Bon sur le papier » 

Dans son éditorial, le journal estime que « la proposition est bonne sur le papier, mais les chances que le Hamas et Sinwar l’acceptent sont extrêmement faibles. Ils ne veulent pas d’exil, même si la mesure n’est pas définie comme un exil ou une capitulation. »

Il ajoute : « On peut supposer que Hirsch, représentant d’un gouvernement qui cherche à faire de la guerre dans la bande de Gaza une guerre éternelle, en est bien conscient. Il est possible que ce soit l’idée derrière cette initiative : proposer une offre raisonnable sur la table, mais dont l’acceptation est très improbable, afin de limiter les critiques des familles des otages envers le gouvernement et les manifestations de masse. »

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Le journal poursuit : « En réalité, contrairement à ce qu’imaginent Hirsch et ses supérieurs, Israël s’embourbe dans des problèmes de plus en plus graves. Elle tend des pièges sur plusieurs fronts et pourrait se retrouver dans une guerre difficile sur plusieurs fronts, avec des pertes humaines importantes. »

Le journal estime que « l’admiration collective pour les capacités de renseignement et d’opérations, qui ont conduit à la destruction des dispositifs de communication de membres du Hezbollah, opération attribuée à Israël, pourrait bientôt céder la place à des cris de douleur dus à une guerre régionale punitive. »

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Le journal précise : « Une telle guerre pourrait encore être évitée grâce à un accord véritable et courageux avec le Hamas, qui imposerait un prix élevé, mais qui, en fin de compte, apporterait des avantages bien plus grands. Cet accord permettrait non seulement de récupérer les otages, mais aussi de restaurer un certain calme le long de la frontière nord. »

Selon le journal, « les Américains travaillent activement sur les détails d’un tel accord, mais ils sont confrontés à la résistance non seulement de Yahya Sinwar (le chef du Hamas), mais aussi du Premier ministre Benjamin Netanyahou. »

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Haaretz conclut : « Juste avant que toute la région ne s’embrase, Israël doit remplir son devoir moral, soutenir l’accord proposé par les Américains, ramener les otages chez eux et empêcher une guerre dévastatrice qui coûterait la vie à de nombreux Israéliens. »

Les familles des otages réagissent 

De leur côté, les familles des otages israéliens ont réagi à la proposition israélienne dans un communiqué.

Elles ont déclaré : « Gal Hirsch a une fois de plus choisi de mener une manipulation cynique, bon marché et perdante, aux dépens des otages, de leurs familles et du peuple israélien. Il s’agit d’une fraude visant à faire échouer la nouvelle initiative américaine pour libérer les otages et arrêter la guerre à Gaza. »

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Elles ont ajouté : « Alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahou abandonne 101 otages dans les tunnels de la mort du Hamas, Hirsch agit dans le dos de l’équipe de négociation et sabote une initiative internationale visant à ramener tous les otages chez eux. »

Le communiqué poursuit : « Cette manipulation s’ajoute à une longue série d’accords que Netanyahou et ses partenaires ont fait échouer, prouvant une fois de plus qu’ils ont décidé d’abandonner les otages. »

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« Passage sûr » 

Le journal a rapporté que « dans le cadre de la proposition de Hirsch, Israël accepterait que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, sa famille et des milliers d’activistes de son choix quittent Gaza pour un pays tiers. »

Le journal a ajouté que « selon la proposition, cette démarche ne serait pas définie comme une capitulation ou un exil, et permettrait aux dirigeants du Hamas de partir par un couloir sûr. »

Il a également noté que « la proposition permettrait à Israël de chercher à mettre fin aux combats, tout en permettant à Sinwar de rester à la tête du Hamas, bien qu’il perdrait en théorie son influence immédiate sur Gaza. »

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Le journal précise : « Une fois que les dirigeants du Hamas auront quitté Gaza, un mécanisme convenu serait mis en place pour reconstruire Gaza. »

Le journal a révélé que « Hirsch a présenté la proposition avec l’approbation de la direction politique israélienne, au milieu de difficultés pour faire avancer l’accord existant. Selon les estimations, Israël adopterait officiellement le plan si le Hamas montrait sa volonté de progresser. »

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De plus, le journal a indiqué que « des sources proches de l’initiative ont affirmé que cette démarche vise à briser l’impasse causée par la crise dans les négociations, qui entrave les progrès vers un cessez-le-feu et la reconstruction de Gaza. »

Il a ajouté : « Avec le départ des dirigeants du Hamas, un groupe de pays qui hésite actuellement à s’engager devrait participer à la reconstruction de Gaza. »

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La même source a indiqué que « Hirsch a présenté cette proposition lors de sa visite aux États-Unis la semaine dernière, où il a rencontré son homologue américain ainsi que des hauts responsables de la Maison-Blanche et du Département d’État. »