Turquie

La Turquie tire… La flamme de « Twitter » consume le visage d’Erdogan


Entre les feux de forêts en Turquie et les tweets virulents, le gouvernement du président Recep Erdoğan se retrouve entre deux feux, incapable d’éteindre l’étincelle.

Alors que les feux de forêts les plus importants de l’histoire récente de la Turquie s’étendent, le débat se poursuit sur Twitter en utilisant le hashtag #AiderlaTurquie, entre des discussions et des soupçons de manipulation.

Le ministère public, pour sa part, a appelé à l’ouverture d’une enquête sur le Hashtag qui a déclenché une nouvelle controverse dans ce pays divisé, où le moindre incident pourrait éveiller les partisans et les opposants du président Recep Tayyip Erdoğan.

Le hashtag a provoqué l’indignation du Président turc, qui est confronté à l’une de ses plus grandes crises depuis son accession au pouvoir il y a 18 ans, parce que son pays a demandé de l’aide; Il a décrit les tweets liés au hashtag comme « intimidant au moyen de mensonges retransmis depuis l’Amérique, l’Europe et d’autres endroits précis » qu’il n’a pas définis.

Dans le même temps, le Bureau du Procureur général a indiqué qu’il ouvrirait une enquête pour déterminer si les tweets avaient pour but de « susciter l’inquiétude, la peur et la panique parmi la population et d’insulter le gouvernement turc ».

L’organisme chargé de la gestion des médias a menacé de condamner à une amende les chaînes de télévision qui diffusaient des images en direct des incendies et ont publié des articles selon lesquels ils  »suscitent la peur et l’inquiétude de la population », ce que la plupart des chaînes de télévision ont confirmé, ce qui a réduit la couverture des feux qui ont fait huit morts et ont fait de vastes étendues de forêts le long de la côte.

Le détachement d’Erdoğan de la réalité 

Le gouvernement a été critiqué lorsqu’il a été révélé que la Turquie ne possédait plus de jet d’eau opérationnel, et qu’il a refusé de nombreuses offres d’aide extérieure, y compris l’offre de la Grèce, l’adversaire régional, tandis que le comportement d’Erdoğan semblait déconnecté de la réalité.

La visite d’Erdoğan dans les zones touchées par les incendies dans une voiture à haute sécurité et équipée de haut-parleurs, qui a été filmée alors qu’il jetait des sacs de thé sur la population en pleine nuit, a déclenché une nouvelle controverse sur les médias sociaux.

Répression des réseaux sociaux

Le débat sur le hashtag s’inscrit dans le contexte du renforcement de la censure sur les réseaux sociaux, où un débat animé est encore possible dans un pays où les médias pro-gouvernementaux dominent.

Après avoir initialement refusé, les principaux médias sociaux, dont Twitter et Facebook, se sont conformés aux nouvelles lois imposant à ces réseaux d’avoir un représentant dans le pays et d’obéir aux décisions des tribunaux turcs exigeant le retrait de certains contenus dans les 48 heures.

Erdoğan a annoncé la soumission d’une nouvelle loi réglementant les réseaux sociaux au parlement en octobre, sans donner de détails sur la façon dont elle sera mise en œuvre.

L’expert en droit numérique Eiman Akdeniz s’est interrogé sur les déclarations de l’Agence France-Presse concernant les comptes falsifiés, en soulignant que « alors que les réseaux sociaux sont en proie à la controverse, les incendies continuent en fait ».

L’expert numérique a ajouté :  »En effet (…) le mécanisme de notre gouvernement est confronté à de graves problèmes de fonctionnement, et il va sans aucun doute introduire un nouveau délit et une nouvelle loi sur la désinformation, dans le but d’amplifier les voix critiques sur les réseaux sociaux ».

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