Politique

La réponse de Hemeti à l’initiative de Dbeibeh confirme la position d’al-Burhan comme obstacle à la paix

Les Forces de soutien rapide mènent des opérations contre l'armée soudanaise au nord de Khartoum, alors qu’al-Burhan insiste sur l'option de la guerre


Le commandant des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dogolo « Hemeti« , a annoncé qu’il répondait à l’invitation du Premier ministre du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdul Hamid Dbeibeh, pour visiter la Libye et discuter d’une nouvelle initiative visant à soutenir la stabilité et la paix au Soudan, tandis que les combats continuent au nord de Khartoum où les Forces de soutien rapide ont ciblé des positions de l’armée.

Les médias locaux ont rapporté les propos de Hemeti selon lesquels lors d’un appel téléphonique avec Dbeibeh, les efforts déployés pour mettre fin à la guerre et parvenir à la paix dans le pays ont été abordés.

Hemeti a effectué des visites dans les pays d’Afrique de l’Est et du Centre lors de la dernière semaine de décembre 2023, dans sa première apparition publique en dehors du Soudan depuis le début de la guerre entre ses forces et l’armée soudanaise le 15 avril dernier. Il a visité l’Ouganda, l’Éthiopie, Djibouti et l’Afrique du Sud, ainsi que le Rwanda au début du mois de janvier.

Dans ses différentes étapes, Hemeti a amplifié les signes d’ouverture, déclarant qu’il avait présenté en Ouganda sa vision pour entamer des négociations et discuter en Éthiopie de la nécessité de mettre rapidement fin à cette guerre, confirmant à Djibouti au président Ismaïl Omar Guelleh son désir de mettre fin à la guerre et de parvenir à une solution globale, et en Afrique du Sud, il a expliqué les efforts déployés pour mettre fin à la guerre au Forum de Djeddah ainsi que par l’IGAD et leur pleine disposition à mettre fin à la guerre. L’IGAD, dont Djibouti assure la présidence, a intensifié ses efforts pour inciter le commandant des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Hemeti, et le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, à entamer des négociations.

Les deux chefs militaires ne se sont pas rencontrés depuis le début de la guerre, qui a fait 13 000 morts, selon les estimations de l’ACLED, un chiffre considéré comme inférieur au bilan réel. Les combats ont également entraîné le déplacement de plus de huit millions de personnes, selon les Nations unies. Alors qu’al-Burhan mise sur la guerre pour réaliser ses ambitions au Soudan, les combats s’intensifient et les Forces de soutien rapide continuent de mener « des opérations qualitatives » sur plusieurs fronts contre l’armée.

Elle a déclaré sur son compte Twitter avoir mené samedi une importante opération ciblant des positions de l’armée dans la région de Wadi Seidna et à Khartoum Nord. Les Forces de soutien rapide ont réussi à détruire un avion Antonov de la flotte et à blesser son équipage, l’avion larguant des barils explosifs sur les têtes des civils innocents dans différentes villes du Soudan. Une deuxième opération a visé la région de Khartoum Nord où plusieurs canons et véhicules militaires ont été détruits. Les accusations de violations des droits de l’homme pèsent sur l’armée soudanaise, mais elle continue de les nier de la même manière qu’elle continue de rejeter les initiatives de paix et de dialogue sous divers prétextes, aggravant ainsi le poids de la guerre sur les Soudanais.

L’Agence de presse soudanaise « SUNA » a rapporté que le ministère des Affaires étrangères soudanais, qui relève d’al-Burhan, a publié un communiqué dans lequel il déclare: « Le ministère des Affaires étrangères exprime son étonnement et son rejet des accusations fallacieuses contenues dans le communiqué du département d’État américain vendredi contre les forces armées et le gouvernement soudanais en ce qui concerne l’aide humanitaire et les activités civiles ».

Les États-Unis ont condamné jeudi dernier le blocage de l’aide humanitaire au Soudan et ont appelé les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide à permettre immédiatement la livraison sans entrave de l’aide humanitaire à travers tout le Soudan.

Le communiqué du département d’État américain indique que « les États-Unis sont profondément préoccupés par la récente décision prise par les forces armées soudanaises de bloquer l’aide humanitaire transfrontalière en provenance du Tchad, ainsi que par les rapports faisant état de l’entrave par les forces armées soudanaises à l’acheminement de l’aide aux communautés locales dans les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide« .

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