Grand Maghreb

Al-Siddiq Al-Kabir a-t-il abandonné les Frères musulmans ? De nouveaux alliances en Libye suscitent des questions


La récente prise de position du gouverneur de la Banque centrale libyenne, Al-Siddiq Al-Kabir, soutenu par les Frères musulmans, a suscité de nombreuses questions concernant les alliances qui ont émergé sur la scène libyenne ces dernières semaines. Cela a incité le Premier ministre désigné par le Parlement libyen, Osama Hamad, à adresser une lettre à Al-Siddiq Al-Kabir et à son adjoint, Muray Al-Baraasi, les invitant à exécuter l’ordonnance judiciaire émise par le tribunal d’Ajdabiya, les nommant gardiens judiciaires des fonds et des revenus pétroliers libyens.

Dans sa lettre, publiée sur le site de la « Porte de l’Afrique », Hamad a demandé à Al-Siddiq Al-Kabir et à Al-Baraasi de mettre en œuvre rapidement l’ordonnance et de commencer leurs fonctions en tant que commission de surveillance judiciaire des fonds du peuple libyen, et de prendre toutes les mesures nécessaires de manière urgente pour les protéger contre la fraude et la corruption financière et administrative.

Des observateurs, qui ont déclaré au journal « Al-Arabe Al-Londaniya », estiment que la lettre de Hamad à Al-Siddiq Al-Kabir et à son adjoint reflète un changement important dans la carte des relations entre les parties politiques et les institutions actives dans le pays, en particulier après qu’Al-Siddiq Al-Kabir a demandé – dans une position frappante – au président du Parlement, Aguila Saleh, de former un nouveau gouvernement, et lui a proposé le 27 février dernier de modifier le taux de change du dinar libyen par rapport aux devises étrangères et d’imposer une taxe sur les devises étrangères à hauteur de 27 %.

Sa demande de modifier le taux de change du dinar est due à la « difficulté de fournir les besoins du marché en devises étrangères depuis septembre 2023, compte tenu de l’augmentation des dépenses publiques au cours de l’année 2023, de l’existence de dépenses parallèles d’origine inconnue et du manque de clarté sur le montant des dépenses pour l’année 2024 ».

L’appel du gouvernement du Parlement reflète la tension entre le gouverneur de la banque centrale et le gouvernement d’unité nationale à Tripoli, le poussant à chercher à satisfaire la région orientale tout en isolant le Premier ministre de Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah.

Al-Siddiq Al-Kabir, fidèle aux Frères musulmans, est resté en poste depuis sa nomination par le Conseil de transition à la fin de 2011, sous la pression du groupe, qui dominait la majorité du Congrès national libyen à l’époque, et a travaillé à consolider la présence du mouvement en fournissant un important soutien financier, ce qui lui a permis de renforcer sa position militaire dans les régions occidentales de la Libye.

Le travail d’Al-Siddiq Al-Kabir a été entaché par de nombreuses violations, la plus grave étant le versement de salaires fixes à des milices armées, des transactions d’armes douteuses, des contrats militaires avec la Turquie, et il a contribué à soutenir son économie à travers les dépôts bancaires, en plus de dépenses pour les mercenaires d’Erdogan, en plus des infractions à la banque sous sa direction.

La corruption a prospéré à la Banque centrale sous la direction d’Al-Siddiq Al-Kabir grâce au trafic de devises étrangères via les lettres de crédit, obtenues par les dirigeants des Frères musulmans ou leurs partisans, ainsi que par les dirigeants de milices armées.

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