Si Trump refuse de frapper Fordo.. Quelles sont les options d’Israël ?

Alors que le président Donald Trump a donné à l’Iran un délai de deux semaines « au maximum » pour éviter d’éventuelles frappes américaines, Israël se prépare à des plans alternatifs au cas où la décision de la Maison Blanche ne s’alignerait pas avec ses objectifs.
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Interrogé vendredi sur la possibilité de frapper l’Iran avant l’expiration de ce délai, Trump a déclaré à la presse : « Je leur laisse un peu de temps. Je dirais que deux semaines, c’est le maximum… Nous verrons si les Iraniens reviennent à la raison ou non. »
Mais que se passera-t-il si Trump décide de ne pas frapper ?
Selon la chaîne américaine Fox News, si le président Trump renonce à ordonner une attaque contre le principal site iranien d’enrichissement nucléaire souterrain à Fordo, Israël dispose d’un ensemble d’options pour tenter de détruire ce complexe fortifié, enfoui profondément sous une montagne au sud de Téhéran.
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L’une des options consiste à envoyer une unité de forces spéciales de l’armée de l’air israélienne, l’unité 5101, connue sous le nom de Shaldag, soit « martin-pêcheur » en hébreu, un oiseau réputé pour sa patience et sa capacité à plonger profondément pour attraper sa proie.
En septembre dernier, les membres de cette unité d’élite ont surpris le monde en infiltrant une usine de missiles souterraine utilisée par l’Iran en Syrie.
Amos Yadlin, ancien chef du renseignement militaire israélien, a expliqué à Fox News : « Il y avait un site similaire à Fordo. Bien que de taille modeste, l’installation syrienne produisait des missiles balistiques avancés et précis grâce à la technologie et au financement iraniens. »
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Shaldag, la clé
L’unité 5101 a utilisé l’obscurité et des frappes aériennes de diversion pour infiltrer le site secret, y placer des explosifs et détruire le complexe. Tout comme Fordo, le site syrien se trouvait à 90 mètres sous terre.
Yadlin a ajouté : « L’armée de l’air s’est occupée des gardes, Shaldag est entrée, et le site a été réduit à néant. »
Ce ne serait pas la première fois qu’Israël agit seul pour neutraliser un programme nucléaire ennemi. En 1981, l’État hébreu a mené un raid audacieux contre le réacteur nucléaire irakien d’Osirak.
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Yadlin était l’un des huit jeunes pilotes d’avion F-16 ayant mené cette attaque secrète.
Il se souvient : « À l’époque, nous n’avions pas de ravitaillement en vol, pas de GPS, seulement des bombes classiques et des pilotes intelligents. C’était une mission extrêmement difficile, surtout alors que l’Irak était en guerre avec l’Iran. »
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En 2008, lorsque les avions israéliens F-16 ne pouvaient pas atteindre les installations nucléaires iraniennes, Yadlin a ordonné au Mossad d’élaborer une autre méthode. Deux ans plus tard, les Israéliens et les Américains ont lancé le virus informatique Stuxnet, qui a déréglé des milliers de centrifugeuses à Natanz, ralentissant ainsi l’enrichissement de l’uranium iranien.
En 2007, alors qu’il dirigeait le renseignement militaire, Yadlin avait déjà supervisé la destruction d’un réacteur nucléaire syrien inconnu du grand public.
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Et Fordo ?
Mais frapper Fordo, cœur du programme nucléaire iranien, serait une autre histoire. Israël préférerait que les États-Unis utilisent leurs bombardiers furtifs B-2 et leurs bombes anti-bunkers de 13 tonnes.
« Ceux qui veulent que la guerre se termine rapidement doivent s’occuper de Fordo », déclare Yadlin. « Certains croient que frapper Fordo aggravera la guerre ; moi, je pense que cela mettrait fin au conflit. »
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Autres options
Une autre solution serait de couper l’électricité à Fordo, ce qui pourrait mettre définitivement hors service les centrifugeuses si elles ne sont plus alimentées, selon Fox News.
Quand le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a été interrogé sur la capacité d’Israël à détruire Fordo sans les B-2 américains, il a répondu à Bret Baier sur Fox News : « Nous avons aussi de nombreuses start-up et des plans secrets… Je ne pense pas devoir entrer dans les détails. »