Une avancée dans la lutte : la France assèche le financement d’un institut affilié aux Frères musulmans

La France poursuit son effort dans la lutte contre les Frères musulmans, une organisation qualifiée de dangereuse par les autorités, entamé par un rapport des services de renseignement révélant l’étendue de leur influence dans le pays. La dernière étape de ce processus vise le tarissement de leurs sources de financement.
Dans l’une des actions les plus fermes à l’encontre de ce que le gouvernement appelle les « réseaux de l’islam politique », les autorités françaises ont annoncé le gel des avoirs financiers de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Château-Chinon, un établissement religieux considéré comme l’un des principaux relais idéologiques et éducatifs des Frères musulmans en France.
Cette décision résulte d’un décret conjoint émis le 16 juin dernier par les ministres de l’Intérieur et de l’Économie, stipulant le gel des actifs de l’institut pour une durée de six mois renouvelable, selon le magazine français Le Point.
Un dispositif exceptionnel
Selon le magazine, la mesure ne se limite pas à la personne morale de l’institut, mais concerne également deux de ses principaux responsables, visés individuellement par un gel de leurs avoirs.
Il s’agit d’une mesure exceptionnelle, traduisant la fermeté des autorités françaises dans leur traitement des structures considérées comme influencées par l’idéologie des Frères musulmans.
L’IESH, fondé en 1990 avec le soutien des autorités françaises, était à l’origine présenté comme un centre destiné à former des imams et enseignants dans le cadre de la promotion d’un « Islam de France ».
Cependant, il est progressivement devenu un objet de méfiance pour les autorités, notamment après des rapports des services de renseignement pointant son rôle actif dans la diffusion de l’idéologie des Frères musulmans et la formation de cadres profondément loyaux à ce courant.
Sous surveillance
Ces dernières années, l’IESH a été régulièrement mentionné dans les rapports des services de renseignement, en particulier de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), comme un acteur clé du développement de l’islam politique en France.
Son nom a aussi été associé à plusieurs prêcheurs considérés comme proches des Frères musulmans ou sympathisants de leur idéologie.
Le gel de ses financements s’inscrit dans une stratégie d’intensification de la lutte contre les organisations et centres associés aux Frères musulmans, un tournant accéléré à la suite des attentats qui ont frappé la France.
Par le passé, le gouvernement a fermé le centre Ibn Rushd à Lyon, tandis que plusieurs rapports ont alerté sur l’influence croissante de la confrérie dans les milieux éducatifs et religieux.
Selon le décret ministériel, le gel peut être prolongé, ce qui pourrait conduire l’institut à une paralysie complète de ses activités, notamment le paiement des salaires ou l’accueil des étudiants.
Pour de nombreux observateurs, cette décision marque une étape décisive dans la politique française à l’égard des structures soupçonnées d’accointance avec les Frères musulmans, et adresse un message clair : l’ère de la tolérance passive est révolue.