Politique

Le Congrès américain se rapproche de la désignation des Frères musulmans comme organisation terroriste


L’Institut d’étude de l’antisémitisme mondial et des politiques affirme que le Qatar n’est pas seulement le principal financeur des Frères musulmans, mais également leur soutien, leur hôte et leur bouée de sauvetage.

Selon le Washington Free Beacon, les efforts au sein du gouvernement américain gagnent en intensité pour désigner officiellement les Frères musulmans comme une organisation terroriste, à la suite de la tournée du président Donald Trump au Moyen-Orient, tandis que des membres du Congrès débattent de l’influence croissante de la confrérie aux États-Unis.

Les parties concernées travaillent actuellement aux derniers détails de cette décision, et selon des sources proches du dossier, les législateurs disposent de plusieurs moyens pour paralyser financièrement les Frères musulmans.

Les efforts ont récemment pris de l’ampleur en mai dernier, lorsque l’Institut d’étude de l’antisémitisme mondial et des politiques a adressé un briefing confidentiel aux membres du Congrès, axé sur le développement de stratégies visant à interdire la menace croissante que représentent les Frères musulmans aux États-Unis, selon un communiqué de presse de l’Institut.

Les Frères musulmans sont déjà classés comme groupe terroriste en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Égypte, en Syrie et à Bahreïn. Mais les États-Unis n’ont pas encore franchi ce pas, malgré plusieurs tentatives répétées du Congrès pendant le premier mandat de Trump. À l’époque, des responsables de la Maison Blanche et du Congrès avaient commencé à poser les bases de sanctions contre les branches mondiales des Frères musulmans, sans toutefois aller jusqu’à une désignation officielle.

Avec le retour de Trump au pouvoir et la majorité républicaine — même étroite — au Congrès, les observateurs affirment qu’une nouvelle tentative de classification des Frères musulmans comme organisation terroriste recevra probablement un soutien républicain massif. Elle bénéficie aussi d’un appui important de la part d’alliés arabes influents qui considèrent déjà la confrérie comme une source d’extrémisme violent, et qui ont discuté de cette question lors de la visite de Trump dans les pays du Golfe.

Un haut responsable républicain du Congrès, spécialiste du Moyen-Orient et de la lutte antiterroriste, a déclaré : « Les États-Unis disposent de plusieurs mécanismes pour désigner les groupes comme terroristes, chacun avec ses propres modalités, ce qui pourrait obliger le Congrès à choisir l’option la plus adaptée, mais la dynamique est en marche. »

Il a ajouté : « Le président Trump a effectué une visite très réussie au Moyen-Orient, où il a écouté les préoccupations de nos alliés. La plupart d’entre eux considèrent les Frères musulmans comme une organisation terroriste. »

Un responsable arabe a confirmé cette position en déclarant que plusieurs pays arabes souhaitent que les États-Unis prennent des mesures concrètes contre les Frères musulmans.

« Tout pays du Moyen-Orient ayant déjà classé les Frères musulmans comme organisation terroriste accueillerait favorablement une décision similaire des États-Unis. »

L’une des options à la disposition des États-Unis serait d’inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes étrangères, ce qui entraînerait des sanctions contre leurs dirigeants et le gel de leurs avoirs. Une autre possibilité serait de les inclure dans la liste des organisations terroristes mondiales spécialement désignées, ce qui engendrerait des sanctions financières similaires, selon des sources proches du dossier.

Le sénateur Ted Cruz, républicain du Texas, milite de longue date pour une politique plus ferme envers les Frères musulmans. Il a déclaré au journal : « Le moment est venu d’agir. »

Il a ajouté : « Les Frères musulmans utilisent la violence politique pour atteindre leurs objectifs et déstabiliser les alliés des États-Unis à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs frontières. Leur branche palestinienne, le Hamas, est une organisation terroriste responsable du massacre le plus meurtrier contre les Juifs en une journée depuis la Shoah, le 7 octobre, incluant l’assassinat et l’enlèvement de dizaines d’Américains. »

Cruz a poursuivi : « Les Frères musulmans ont profité de l’administration Biden pour accroître leur influence, mais ni le Congrès républicain ni l’administration Trump ne peuvent plus se permettre d’ignorer la menace qu’ils représentent pour les Américains et la sécurité nationale. »

La représentante républicaine Ashley Hinson, présidente de la sous-commission de la sécurité intérieure à la Chambre, a affirmé que les efforts continus de l’administration Trump pour cibler les factions terroristes liées à l’Iran pourraient poser les bases d’une action élargie contre les branches internationales des Frères musulmans.

« Les Frères musulmans, ou toute autre organisation terroriste, doivent être désignés comme tels. Je remercie l’administration Trump pour sa défense des États-Unis face à nos ennemis et aux terroristes barbares — ce que Biden n’a pas fait de sa priorité. La paix par la force est de retour à la Maison Blanche, et nous devons continuer à montrer notre puissance dissuasive. »

Un rapport du Center for Strategic and International Studies publié en 2023 rappelle qu’au moment de sa création, le Hamas s’est défini comme l’une des branches des Frères musulmans en Palestine. Et même si la branche qatarie des Frères a été officiellement dissoute en 1999, leur idéologie, leur réseau et leur influence restent puissants au Qatar, où ils ont développé une relation mutuellement bénéfique avec la famille royale.

Charles Asher Small, directeur exécutif de l’Institut d’étude de l’antisémitisme mondial, a déclaré que la diffusion par les Frères musulmans d’une idéologie extrémiste et anti-israélienne pendant des décennies a alimenté la haine contre les Juifs, notamment après l’attaque du Hamas du 7 octobre.

Il a ajouté : « Les Frères musulmans sont soutenus et financés par le régime qatari. Le Qatar n’est pas seulement leur principal bailleur de fonds, mais aussi leur soutien, leur hôte et leur bouée de sauvetage. »

De son côté, Jonathan Schanzer, ancien analyste du financement du terrorisme et directeur exécutif de la Foundation for Defense of Democracies, a souligné que toute tentative de désigner les Frères musulmans comme organisation terroriste étrangère risquait de rencontrer de fortes résistances à Washington.

« Le lobby islamiste, soutenu par des milliards de dollars investis par le Qatar dans le soft power, s’opposera farouchement à une telle désignation. » « Le processus pourrait se faire progressivement, en commençant par inscrire les branches les plus violentes dans la liste mondiale des organisations terroristes. Avec le temps, cela pourrait aboutir à une interdiction générale plus large. »

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