Politique

Mobilisation égyptienne pour convaincre Washington du plan de reconstruction de Gaza


Un expert égyptien affirme que l’ambassade d’Égypte à Washington mène des démarches actives concernant le plan de reconstruction de Gaza, sans déplacement forcé de sa population, notamment à travers des contacts avec des membres du Congrès.

L’Égypte déploie d’importants efforts pour convaincre les décideurs américains de l’importance de son plan visant à reconstruire la bande de Gaza sans en déplacer les habitants. Ce plan n’a pas reçu le soutien de l’administration du président américain Donald Trump, qui insiste sur le déplacement des résidents de Gaza.

Mohamed Makhlouf, expert en sécurité nationale égyptienne, a déclaré que « l’ambassade égyptienne à Washington mène des actions dynamiques en faveur du plan de reconstruction de Gaza ».

Il a précisé que « les éléments du plan ont été diffusés auprès des membres du Congrès américain et des centres de réflexion aux États-Unis afin de le transformer en une initiative internationale, après avoir été adopté par plusieurs pays arabes et islamiques ».

Il a également révélé que « la conférence sur la reconstruction prévue se tiendra à la fin du mois d’avril, avec une coordination en cours pour déterminer la date exacte de l’événement ». Il a ajouté que « l’Égypte travaille actuellement à la formation et à la préparation de 5 000 à 8 000 agents de la police palestinienne sur son territoire et en Jordanie, en prévision de l’après-reconstruction ».

On estime que les efforts déployés par l’ambassade égyptienne aux États-Unis pour persuader plusieurs institutions américaines de l’importance de son initiative seront confrontés à une opposition active des lobbies sionistes et israéliens, qui soutiennent le projet de déplacement des habitants de Gaza.

Le 4 février dernier, Donald Trump a provoqué une vive controverse en proposant que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza et la transforment en une « Riviera du Moyen-Orient », après avoir déplacé ses 2,4 millions d’habitants vers d’autres régions, notamment en Égypte et en Jordanie, sans prévoir leur retour.

Le président américain a menacé de « déclencher l’enfer » contre les Palestiniens et le Hamas s’ils ne libéraient pas immédiatement tous les otages.

Face à cette position, les dirigeants arabes, réunis mardi dernier lors du sommet du Caire, ont adopté un plan égyptien pour la reconstruction de Gaza, garantissant le retour de l’Autorité palestinienne dans le territoire et le retrait du Hamas de la gestion du secteur.

Le ministre égyptien de l’Irrigation, Hani Sewilam, avait précédemment affirmé que son pays était capable de reconstruire Gaza avec une efficacité maximale et dans les délais les plus courts. Il a précisé que l’Égypte pourrait reconstruire les unités résidentielles, les infrastructures essentielles, les écoles et les hôpitaux, tout en garantissant une reconstruction complète du secteur, sans nécessiter aucun déplacement forcé de la population palestinienne.

Ces efforts égyptiens au sein des cercles américains se heurtent à la volonté israélienne de poursuivre la guerre dans le territoire et de ne pas avancer vers une deuxième phase de négociations.

En janvier dernier, un accord de cessez-le-feu a été conclu à Gaza, prévoyant un échange de prisonniers entre les factions palestiniennes et Israël. Il comprend trois phases de 42 jours chacune, la première servant de base aux négociations pour les phases suivantes, avec une médiation de l’Égypte et du Qatar et le soutien des États-Unis.

Depuis des décennies, Israël occupe des territoires en Palestine, en Syrie et au Liban, refusant de s’en retirer et de permettre l’établissement d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément aux frontières d’avant la guerre de 1967.

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