Le Soudan brandit le « carton rouge » contre la Mission des Nations unies
Le Soudan a franchi une nouvelle étape qui pourrait approfondir la crise qu’il traverse depuis avril dernier. Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Al-Sadiq, a informé le Conseil de sécurité des Nations unies, dans une lettre consultée par Reuters, que le Soudan demande la « cessation immédiate » de sa mission politique dans le pays, appelée Mission intégrée des Nations unies pour l’assistance à la transition au Soudan (UNITAMS).
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et distribuée au Conseil de sécurité international, Al-Sadiq a déclaré que « le gouvernement soudanais a demandé aux Nations unies de mettre fin immédiatement à la mission d’UNITAMS, et en même temps, nous tenons à vous confirmer que le gouvernement soudanais s’engage à traiter de manière constructive avec le Conseil de sécurité et le Secrétariat ».
Il a considéré que « la création de la mission avait pour objectif d’aider le gouvernement de transition au Soudan après la révolution de décembre 2018 », ajoutant que la performance de la mission dans la réalisation de ses objectifs a été décevante.
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Un porte-parole de Guterres n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Le 3 juin 2020, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2524 (2020), qui a créé la Mission intégrée des Nations unies pour l’assistance à la transition au Soudan (UNITAMS). Il s’agit d’une mission politique spécialisée dans le soutien au Soudan pendant sa transition politique vers une gouvernance démocratique.
Depuis le 15 avril, les affrontements continus entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, le chef du Conseil de souveraineté, et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo « Hemeti » ont fait plus de 10 000 morts, selon l’organisation « ACLED », qui compte les victimes des conflits. De plus, plus de 6 millions de Soudanais ont été déplacés et sont devenus des réfugiés, selon les Nations unies.
Les affrontements continus ont également perturbé les services essentiels au Soudan et ont conduit à la destruction de quartiers entiers dans la capitale, Khartoum, et la région du Darfour à l’ouest du pays.
