L’Allemagne resserre de plus en plus le nœud coulant sur les Frères Musulmans
Le Conseil Suprême des Musulmans d’Allemagne a mené une campagne de purge pour exclure toutes les institutions associées aux Frères Musulmans, avant qu’aucune sanction ne lui soit infligée, et le gouvernement Fédéral a entrepris une campagne de nettoyage pour s’opposer aux courants de l’Islam politique.
Le Conseil suprême a chassé des organisations coraniques de ses rangs et démis de ses fonctions un dirigeant fraternel éminent.
Selon le Centre européen d’études et de recherches, les organisations les plus expulsées sont le Centre islamique de Munich et l’Union étudiante des Frères musulmans, et Ibrahim El-Zayat, mieux connu sous le nom de « Ministre des Finances des Frères », est démis de tous ses postes au sein de l’Union.
D’après les informations disponibles, le leader des Frères Ibrahim El-Zayat avait joué un rôle important dans la supervision des organisations des Frères dans toute l’Allemagne, avant d’être renforcé après son mariage avec Sabiha Erbakan, la fille du frère de Necmettin Erbakan, fondateur du Parti du bien-être de Turquie.
Avec certains de ses collaborateurs, il a créé le Conseil européen pour l’enseignement et la recherche, en tant que source d’opinion religieuse pour les musulmans d’Europe et moyen de couverture religieuse pour les collectes de zakat.
Ces décisions firent suite aux élections du Conseil, et furent le fruit d’une nouvelle approche consistant à bannir les façades légitimes des Frères musulmans, qui servent à quelque chose.
Créé en 1994 sous la présidence de Nadeem Elyas, le Haut Conseil des Musulmans d’Allemagne, pour suivre les affaires de la communauté musulmane d’Allemagne, il a adopté le 3 Octobre 1997 la journée de la «mosquée ouverte» pour réduire les préjugés contre l’islam. Il compte environ 10 000 membres, principalement des Turcs musulmans, et comprend environ 4 grandes fédérations musulmanes d’Allemagne et 20 organisations multilatérales affiliées à près de 300 mosquées.
Bien que le Conseil ait tenté d’écarter tout soupçon d’implication avec les Frères musulmans, il continue d’être critiqué pour ses activités. Il a donc invité des organisations allemandes, des imams, des hommes politiques et des religieux à participer aux semaines anti-racistes du 14 au 17 Mars 2022, pour réaffirmer sa position anti-extrémiste et anti-raciste et son engagement envers les valeurs de respect et de tolérance de la société allemande.
Le 31 Janvier 2022, le Conseil a mis fin à ses relations avec ses membres fondateurs les plus importants, «l’Assemblée islamique allemande», qui était auparavant connue sous le nom de «Société islamique en Allemagne», en l’écartant officiellement après la suspension de son adhésion en 2019 et en abrogeant progressivement toute relation avec les Frères après avoir classé le corps de protection de la Constitution.
Des mises en garde récentes ont fait état d’une nette intensification des activités des Frères musulmans en Allemagne, allant du suivi de plus de 150 dirigeants de l’Ukraine au renforcement du contrôle du groupe sur de nombreuses associations et mosquées, menaçant ainsi l’Allemagne de devenir le second centre des Frères musulmans en Europe après le Royaume-Uni.