Vitamine D – un traitement efficace contre la Covid-19
« Nous avons appris assez rapidement au cours de la première vague de la pandémie de Covid-19 que le SARS-CoV2 provoque une dérégulation du système rénine-angiotensine via le récepteur ACE2, point d’entrée du virus dans l’organisme, entraînant un risque de réactions inflammatoires en chaîne et un risque de syndrome de détresse respiratoire aiguë, souvent mortel », rappelle le professeur Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie du CHU d’Angers. « Cependant, la vitamine D a des effets anti-inflammatoires reconnus et participe à la régulation du système rénine-angiotensine ».
C’est pourquoi, depuis mars 2020, il milite auprès d’un groupe de spécialistes pour la supplémentation en vitamine D chez les personnes âgées et les patients à risque. Pour appuyer cette idée, les équipes du CHU ont mené une étude pour examiner l’effet sur la mortalité de 14 jours d’une supplémentation en vitamine D à forte dose.
Autre objectif de ce travail : préciser la tolérance et la sécurité de ce complément par rapport à la dose standard.
Dans les 72 heures après le diagnostic
Ainsi, les chercheurs ont suivi 260 patients. Leur profil : les patients âgés de plus de 65 ans atteints de la COVID-19 ayant un profil défavorable et les autres, âgés de 75 ans et plus, sans autre facteur de risque.
Résultat : « L’administration de la forte dose de vitamine D a été à l’origine d’une réduction significative et statistiquement significative du risque de décès », expliquent les scientifiques. « Et cela dès le sixième jour après le début du traitement, c’est-à-dire lorsque la tempête de cytokines est susceptible d’aggraver la maladie. »
De plus, cette administration n’a pas entraîné d’effets indésirables plus importants que la dose standard.
« En tant qu’adjuvant aux traitements standard contre la Covid-19, l’administration précoce (dans les 72 heures suivant le diagnostic) de vitamine D à forte dose est un traitement simple et sûr », conclut le professeur Annweiler. « Et cela pour éviter des formes graves chez les personnes âgées confrontées à l’émergence de nouveaux variants ».