Une mouvance dissidente appelle à un dialogue pour mettre fin au monopole du Polisario sur la représentation des Sahraouis

Le mouvement Sahraouis pour la paix, formé en avril 2020, affirme l’échec de l’option armée et estime qu’il est temps de construire sur la base de la proposition marocaine d’autonomie comme voie pour clore définitivement le conflit artificiel entretenu par le Polisario.
Ce mouvement dissident, qui soutient le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme solution réaliste et pragmatique, a lancé un appel à un dialogue interne inclusif visant à trouver une sortie à l’impasse dans laquelle le front séparatiste a enfermé la cause sahraouie.
Dans une lettre ouverte, le mouvement insiste sur la nécessité d’un dialogue global incluant toutes les composantes, sensibilités politiques, intellectuelles et civiles, afin de débattre de tous les aspects liés à un règlement pacifique du conflit.
Il souligne que « la décision du Polisario de relancer les hostilités en novembre 2020 fut une erreur coûteuse, prise sans réelle évaluation politique ou stratégique, menant à une situation qui s’apparente à une défaite non déclarée. »
Sahraouis pour la paix soutient fermement l’initiative marocaine d’autonomie et œuvre à briser le monopole du Polisario sur la représentation du peuple sahraoui. Le Maroc considère l’émergence de cette voix alternative comme une évolution positive vers un règlement du conflit, car elle propose une vision sahraouie tournée vers la paix et le consensus.
Le mouvement affirme représenter une large frange des Sahraouis favorables à la paix et à une solution politique réaliste, en cohérence avec la position du Maroc qui considère que le Polisario ne parle pas au nom de tous les Sahraouis.
Il a exprimé sa disposition à parvenir à un accord politique avec le Maroc, en s’appuyant sur la feuille de route évoquée lors de la conférence de Dakar.
Dans sa lettre, il rappelle que la supériorité militaire du Maroc, notamment grâce à l’usage de drones, a de facto mis fin au statu quo en place depuis 1991 et affaibli les positions du Polisario sur le terrain.
Le mouvement avait déjà appelé l’ensemble des Sahraouis, y compris ceux vivant dans les camps de Tindouf, à rejoindre la dynamique de développement en cours au Maroc, insistant sur le fait que « l’avenir réside dans la cohabitation et le consensus, non dans la division et le conflit ».
Il a également pointé l’isolement croissant de la soi-disant « république sahraouie », alors que le soutien international à l’initiative marocaine d’autonomie ne cesse de croître.
Le mouvement appelle à reconnaître l’échec de la voie armée empruntée par le Polisario, ainsi que ses conséquences désastreuses sur les populations des camps et sur le processus de règlement du conflit. Il dénonce la détérioration des conditions humanitaires dans les camps de Tindouf, marquées par des pratiques répressives, la marginalisation et la privation des libertés.
Aujourd’hui, le mouvement, qui gagne en légitimité locale et suscite un intérêt croissant à l’échelle internationale, est perçu comme une alternative crédible au Polisario, susceptible de participer au dialogue et de proposer des pistes concrètes de sortie de crise.
Dans sa lettre, il évoque le sort de plusieurs mouvements séparatistes armés ayant pris les armes au nom de la libération ou de l’autodétermination, à l’image du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dirigé par Abdullah Öcalan, qui a fini par déposer les armes et se dissoudre dans le cadre d’un processus de dialogue avec la Turquie après des décennies de violence.
Il cite aussi des mouvements tels que les Moudjahidine du peuple iranien ou les séparatistes du Biafra, qui ont tous fini par s’effondrer et sombrer dans l’isolement – un sort vers lequel le Polisario semble se diriger à mesure que ses soutiens régionaux et internationaux se désagrègent.
Le mouvement conclut : « Les Sahraouis ne doivent pas être une autre victime de cette trajectoire historique. »
Il appelle à l’organisation d’une rencontre générale, réunissant même des dirigeants du Polisario à titre individuel ou collectif, ainsi que des notables tribaux, des acteurs de la société civile et des intellectuels, pour réfléchir à des alternatives réalistes et construire un processus politique pacifique mettant fin aux erreurs répétées du front séparatiste. Il met en garde : « Le temps presse, et l’histoire ne pardonnera pas aux silencieux en ce moment décisif. »
Le mouvement bénéficie d’un accueil favorable de la part du Maroc, et commence à obtenir une reconnaissance internationale, notamment avec son admission en tant que membre observateur de l’Internationale socialiste, renforçant sa position comme acteur politique crédible en dehors du cadre du Polisario.
À travers son appel à un dialogue inclusif entre les différentes composantes sahraouies, le mouvement cherche à réconcilier les rangs sur la base d’une nouvelle vision de sortie de crise. Cette approche pourrait séduire les Sahraouis en quête d’une solution mettant fin à leurs souffrances.
Il est donc possible que ce mouvement devienne une alternative majeure au Polisario, ou du moins un acteur sahraoui influent dans tout règlement futur. En proposant une voix différente et une approche centrée sur le politique et l’autonomie, il pourrait s’imposer, à condition de réussir à élargir son soutien populaire et de bénéficier d’un contexte régional et international favorable à une résolution du conflit.
L’occasion semble propice, d’autant que la proposition d’autonomie marocaine recueille de plus en plus de soutiens sur la scène internationale et est perçue comme la solution la plus réaliste et applicable. En s’alignant sur cette approche, Sahraouis pour la paix s’affirme comme un mouvement pragmatique et ancré dans le réel, capable de rallier davantage d’appuis et d’avancer sur la voie d’un règlement pacifique du conflit artificiel.