Un rôle marocain équilibré et influent dans la recherche d’une solution à la crise politique libyenne
Rabat soutient Abdoulaye Bathily avec une approche calme basée sur la confiance et en aidant les Libyens eux-mêmes à trouver une solution à leurs problèmes, loin de toute intervention extérieure
Le Maroc porte la responsabilité de promouvoir la réconciliation libyenne et de parvenir à une solution « paisible et modérée » satisfaisante pour toutes les parties. La diplomatie marocaine déploie des efforts importants à cet égard à travers des rencontres intensives avec les acteurs libyens et internationaux pour surmonter les divergences.
Le Maroc a joué plusieurs rôles décisifs dans la résolution de la crise libyenne depuis son origine, accueillant de nombreuses séries de dialogues entre les factions libyennes, des accords de Skhirat aux consultations de Bouznika, et supervisant les travaux du comité libyen conjoint « 6+6 » pour élaborer des lois électorales en juin dernier. Ces efforts ont été salués à l’échelle internationale, mettant en avant le rôle important du Maroc.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné lors d’une conférence de presse conjointe avec l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, que les instructions du roi Mohammed VI sont claires pour soutenir tous les efforts de Bathily visant à sortir la Libye de la crise institutionnelle qu’elle traverse depuis des années.
Bourita a noté que le Maroc renouvelle son soutien et son accompagnement à Bathily, suivant une approche calme basée sur la confiance et en aidant les Libyens eux-mêmes à trouver une solution à leurs problèmes. Il a souligné la crédibilité et la confiance dont jouit Bathily auprès de toutes les factions libyennes, indiquant que son approche d’écoute et de rapprochement des points de vue en vue de la tenue d’élections présidentielles et législatives peut résoudre la crise institutionnelle.
La présence du Maroc dans le dossier libyen témoigne de la confiance des acteurs régionaux et de l’ONU dans la crédibilité des efforts diplomatiques menés par Rabat en Libye. Le rôle du Maroc souligne son engagement constant à soutenir la transition vers la démocratie en Libye et à établir un modèle politique cohérent sur la base d’une fondation constitutionnelle solide.
Bourita a souligné que le Maroc considère toujours les élections comme la solution la plus appropriée à cette crise institutionnelle, et a affirmé que « ces échéances électorales devraient être le point de départ d’une nouvelle étape dans ce pays frère, une étape caractérisée par la stabilité, la légitimité et la réponse aux besoins du peuple libyen ».
Les déclarations de Bourita s’inscrivent dans la position cohérente de Rabat selon laquelle toute solution à la crise libyenne doit se faire dans le cadre libyen, loin des interventions étrangères et dans le cadre d’une solution pacifique sous l’égide de l’ONU, et non pas une solution militaire.
Le Maroc souligne que seuls les Libyens ont la légitimité de choisir ceux qui gèrent leurs affaires publiques et politiques à travers des élections parlementaires et présidentielles justes, et que la solution à la crise libyenne doit se faire dans le cadre de la pleine souveraineté et de l’unité de la Libye.
Bourita a souligné la disposition de son pays à soutenir et accompagner Bathily dans l’avancement du processus politique en Libye, exprimant l’espoir que toutes les idées connexes se traduiront par des initiatives, des accords et des solutions conduisant à la tenue d’élections.
Bathily, de son côté, a salué le rôle du Maroc dans le succès du dialogue libyen, en particulier l’engagement du royaume envers la réussite du processus électoral. Il a déclaré : « Nous sommes reconnaissants des résultats obtenus grâce au soutien du Maroc, et nous sollicitons la poursuite du soutien du royaume à ce processus politique, car nous sommes en train d’activer des lois régulant les élections et des accords connexes. »
Il a ajouté que « le suivi de la mise en œuvre de ces lois dans un pays en proie à la tension et au conflit comme la Libye nécessite de parvenir à des accords basés sur de bonnes intentions entre les principales parties », soulignant la nécessité de parvenir à des solutions consensuelles dans les délais les plus proches « car la situation actuelle n’est pas durable et comporte des risques majeurs. »